Le mythe du loup

Notre fascination envers ce carnassier qu’est le loup ne date pas d’hier. Dans l’Antiquité, les Romains vénéraient l’animal et l’associaient à Mars, le Dieu de la guerre. Ainsi, la mythologie gréco-romaine octroie au loup un statut particulier. Il incarne les valeurs martiales, comme la force, l’adresse et le courage. De plus, les récits sur la fondation de Rome racontent que Romulus et Rémus auraient été élevés par une louve et se seraient nourris de son lait. Ce mythe renforce le caractère guerrier du peuple romain et vient justifier la prédominance de leur culture sur les autres civilisations méditerranéennes.

Au Moyen Âge, le loup fait plutôt mauvaise figure. Au sein de l’imaginaire populaire, il se rattache au mal, au diable, à Satan lui-même et se range parmi les créatures démoniaques comme le serpent, le scorpion ou le bouc. Terreur des campagnes et cauchemar des bergers, il est vrai que l’Église nuit à la réputation du loup. De ce fait, le christianisme alimente l’idée selon laquelle le prince des démons aime prendre son apparence afin de présider les cérémonies du sabbat, mais aussi parce que le loup est un dévoreur, l’ennemi juré de l’agneau, figure emblématique de notre sauveur Jésus Christ.

De nos jours, le cinéma et la littérature fantastique s’imprègnent encore de ces mythes. Il est intéressant d’explorer brièvement l’évolution des représentations du loup à travers l’imaginaire contemporain.

Game of Thrones

Stark

À l’instar des loups ordinaires, les bêtes géantes décrites dans Game of Thrones adoptent une physionomie beaucoup plus imposante. Apparentées à la famille des loups, les dire wolf, en version originale, sont des créatures mythiques aussi massives qu’un cheval de petite taille, vivant au-delà du mur. Dans la série et les romans de George R.R Martin, le loup est l’emblème de la famille Stark, maison mère du Nord. La lignée Stark inspire l’honneur, la robustesse et l’esprit familial, vertus également attribuables aux loups. D’un autre côté, le blason à l’effigie du dire wolf symbolise agréablement bien ce peuple de guerriers féroces, bâtis et musculeux, acclimatés au froid et à la glace, habitant les terres inhospitalières situées dans les régions septentrionales de Westeros. Bref, il semble évident qu’ici, le récit de Game of Thrones enchâsse plusieurs fragments culturels reliés à la mythologie du loup, pour la plupart d’origine gréco-romaine et germanique.

Princesse Mononoké

princess

L’univers de Princesse Mononoké est peuplé d’animaux parfois étranges, tantôt titanesques. Alors que les hommes abattent les forêts pour édifier leurs villes, dans les profondeurs des bois habitent des divinités en colères qui n’aspirent qu’à survivre devant l’envahisseur humain. Parmi ces dieux de la forêt existe une redoutable louve géante aux poils blancs ainsi que ses deux louveteaux. Par conséquent, dans ce chef-d’œuvre d’animations japonaises, les loups peuvent être vus comme des dieux protecteurs, les gardiens de la faune, de tout ce qui vit et pousse. Ils sont en quelque sorte l’esprit vengeur de la forêt, ce sur quoi les haches et fourches des hommes se butent dans la continuité de leur massacre sur la nature. Autrement dit, les loups dans cette œuvre cinématographique perpétuent l’équilibre dans la nature. Leur rôle est de préserver l’harmonie de la forêt, celle que les humains détruisent par avidité, par soif de gardeur et de pouvoir.

Underworld

lycan

La lycanthropie terrifie les gens depuis l’aube du Moyen Âge et probablement bien avant cela. Bien qu’aujourd’hui les loups-garous soient du domaine de la fiction, il y a une époque où certaines personnes croyaient réellement qu’un homme pouvait se transformer en bête. De même, de nombreux spécialistes, médecins et psychologues se sont réellement penchés sur ce phénomène, traitant la lycanthropie comme une maladie mentale. L’univers d’Underworld exploite largement cette terreur. Une fois la pleine lune levée, un groupe d’immortels prend la forme de loups géants sur deux pattes. Cette œuvre cinématographique donne au loup un côté sombre et cruel, celui appartenant aux anciens discours théologiques. Il y est décrit comme le mal incarné, une bête vorace, sauvage et friande de chair humaine. Il va sans dire que la peur du légendaire loup-garou provient d’une terreur fondée sur l’animal en soi et de toute cette crainte réelle que le loup provoque encore chez l’homme.

2 thoughts on “Le mythe du loup

  1. Merci LittleSocrate!! J’aime beaucoup la version de princesse Mononoké où ils protègent la nature! Parce que dans le fond avant que l’homme invente plein d’histoire, un loup n’était qu’un être de la nature!

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