J’ai toujours eu une fascination pour le genre cyberpunk. Premièrement, j’ai toujours été attiré par ces histoires de science-fiction traitant généralement de moralité, d’humanité et de dystopies fortement influencées par la technologie. Ensuite, il y a le fait que, contrairement aux oeuvres de science-fiction qui dépassent la réalité (Star Wars, Farscape, etc), on nous offre un futur beaucoup plus proche de notre réalité contemporaine. Le simple fait de ne pas avoir besoin d’un essai de quatre pages pour comprendre comment fonctionne une technologie fait toute une différence. Un ordinateur ressemble à un ordinateur, les voitures ne sont pas aussi blanches qu’un stormtrooper, la rouille existe, les pompes hydrauliques sont toujours utilisées, etc.
Bref, je m’égare… Lorsque j’ai appris l’existence d’un jeu d’horreur se déroulant dans ce genre d’univers et que celui-ci était créé par l’équipe derrière Layers of Fear, je n’attendais plus qu’une seule chose : de pouvoir y jouer. Après tout, est-ce qu’un tel combo pouvait réellement être un flop?
C’est pour ça qu’aujourd’hui, je vous offre une critique du jeu Observer. Bonne lecture!
Fiche Technique
- Date de sortie : 15 août 2017
- Plateformes : PC, Xbox One, PS4
- Genre : Horreur, Cyberpunk, Jeu d’ambiance
- Éditeur : Aspyr
- Développeur : Bloober Team
- Multijoueur : Non
- Disponible en français : Oui (sous-titres)
- Contenu téléchargeable : Non
- Micro-transactions : Non
- Prix : 29,99 $
- Site web officiel
- Magasin Sony
- Magasin Xbox
- Page Steam
L’univers et l’histoire
Donc, après avoir découvert Observer et avoir terminé son histoire, je peux confirmer que celui-ci respecte avec brio les règles du genre cyberpunk. Notre personnage travaille pour la police et possède la tâche de fouiller dans le cerveau des gens pour trouver l’information. On visite les bas-fonds d’une société contrôlée par une compagnie dangereusement puissante, à la recherche de son fils suite à un appel étrange. Pour ce faire, on se rend dans un secteur où la « racaille » de la société tente de subvenir à ses besoins avec le peu qu’elle possède pendant que les riches vivent une vie de luxe. Les gens sont paranoïaques, les drogues digitales sont de plus en plus présentes, et les humains sans modifications corporelles et implants sont rares… très rares.
L’histoire qu’on nous offre prend du temps avant de vraiment se développer. Mais une fois que la machine est démarrée, tout augmente en intensité très rapidement. Non seulement l’histoire principale est superbe, mais les curieux seront également récompensés à l’aide de quêtes optionnelles. Ces quêtes nous incitent à faire des choix moraux, et à nous poser des questions concernant les concepts d’humanité et de moralité. Cependant, il est important de mentionner que l’expérience qu’on nous offre est vraiment très courte. En prenant le temps de bien explorer et de tout faire, on nous offre un jeu d’environ dix heures. Compte tenu de la qualité de l’univers proposé et du prix de base du jeu, je considère que cette durée est plus que respectable. Je ne me vois pas refaire celui-ci plusieurs fois, mais ma première expérience était MA-GNI-FI-QUE.
Une ambiance glauque et réussie
Ensuite, il y a l’ambiance du jeu qui est, selon moi, magnifiquement réalisée. Contrairement au jeu d’horreur précédent de Bloober Team, qui se concentrait sur la peur, ici on a décidé d’y aller avec une approche beaucoup plus portée sur le malaise et le questionnement. Certes, il y a plusieurs instants dans lesquels on a peur et où on se fait surprendre par un jump scare. Mais de façon générale, c’est ce sentiment étrange de malaise qui s’aggrave avec le temps qui fait toute la beauté du jeu. Le fait d’utiliser un outil pour s’infiltrer dans le cerveau d’un être humain nous permet de créer un monde virtuel exponentiellement surréaliste, et les créateurs se sont fait plaisir avec la chose.
Qu’adviendrait-il si on décidait de fouiller l’esprit d’une personne décédée? Ou comment se déroulerait la recherche dans le cerveau d’une femme atteinte de maladie mentale? Éventuellement, on franchit l’étape où notre personnage n’arrive plus à faire la distinction entre la réalité et ce monde virtuel. À ce moment-là, tout devient tellement horrifique, mais si magnifique à la fois. D’ailleurs, lors de notre enquête, on nous lance une multitude de scènes en rafale qui, à première vue, ne semble faire aucuns sens. Mais en prenant le temps d’analyser le tout à tête reposée, on peut voir que plusieurs de ces scènes ne représenteraient pas que des souvenirs, mais également quelques concepts abstraits : des émotions, des pensées, des peurs et même des fantasmes.
Sincèrement, il m’est arrivé à plusieurs reprises de rester immobile un certain moment pour admirer la scène qui se déroulait sous mes yeux, comme s’il s’agissait d’une toile.
Des contrôles parfois frustrants sur PC
Dans Layers of Fear, je mentionnais que les contrôles utilisés pour interagir avec les objets étaient intéressants, mais parfois imparfaits. Hé bien, c’est la même chose avec Observer. Ne vous méprenez pas, j’adore le concept, étant donné que celui-ci vise à augmenter l’immersion du joueur. Cependant, il y a beaucoup plus d’objets avec lesquels on peut interagir que des portes ou des armoires dans cet univers cyberpunk. Quelques fois, on doit tourner des valves, déplacer un meuble, faire glisser un « slider » pour augmenter le volume d’une radio, etc. Pendant que je découvrais le jeu, il m’est arrivé à quelques reprises de jurer contre le jeu.
Avec une manette de jeu, le problème n’est pas ressenti. C’est vraiment lorsque l’on doit bouger la souris que le problème est perçu. Il m’est arrivé plusieurs fois de faire le contraire de ce que je tentais d’accomplir. Après un certain temps, on finit par s’y accommoder et le problème devient beaucoup moins grave. En fait, on finit même par l’oublier. Mais comme cela risque de nuire à l’expérience des nouveaux joueurs pendant une heure, c’est assez considérable pour que je le mentionne.
Conclusion
En conclusion, si vous cherchez à vous procurer un jeu qui raconte une histoire dans une ambiance glauque et terrifiante, ce jeu est fait pour vous. Si vous êtes le genre de joueur à préférer l’horreur bourrée d’actions, vous n’êtes probablement fait pour celui-ci. Pour faire une comparaison au précédent jeu d’horreur de Bloober Team, on se concentre sur le sentiment de malaise beaucoup plus que l’on se concentre sur la peur. Bien sûr, il y a des moments dans lesquels nous avons peur. Cependant, l’ambiance qui se développe s’alourdit avec le temps, nous rendant de plus en plus mal à l’aise. Avec la beauté de ses graphismes, son aspect artistique développé, son approche au cyberpunk et son histoire, on nous offre une magnifique expérience, qui se dévore comme un bon livre.
On aime :
- L’univers présenté est magnifique;
- Le mixte de cyberpunk et d’horreur est bien réalisé;
- L’ambiance glauque et sombre du jeu est réussie;
- Superbes graphismes et très bonne qualité auditive.
On aime moins :
- L’histoire prend pas mal de temps avant de se développer;
- Le jeu est assez court, se complète en une dizaine d’heures;
- Les contrôles clavier/souris sont parfois frustrants.