Dans les années 1920, l’astrologue MacDowell a détecté un être surnaturel dans son nouveau manoir en Écosse. Du coup, celui-ci a demandé aux plus grands médiums de se réunir sur place pour comprendre ce qui se passe. En fait, ce que les gens ignorent, c’est qu’un meurtre odieux a eu lieu il y a plusieurs années dans le manoir et que la victime tente d’avertir les gens. Malheureusement, pour les personnes capables de communiquer avec les fantômes, la victime est amnésique et ne peut communiquer qu’à l’aide d’images et de visions étranges. Ensemble, l’équipe de médiums devra résoudre le mystère avant que le fantôme ne disparaisse une fois pour toutes, dans sept jours. Bref, Mysterium, c’est un jeu coopératif de déduction faisant usage d’images abstraites comme mécanique de jeu principale. Voici donc notre critique. Bonne lecture!
Fiche Technique
- Date de parution : 2015
- Éditeurs : Asmodee, Bergsala Enigma, Esdevium, F2Z Digital Media Inc., Filosofia Éditions, Galápagos Jogos, Gém Klub Kft., GoKids 玩樂小子, Kaissa Chess & Games, Lautapelit.fi, Libellud, Morapiaf, Z-Man Games
- Concepteur : Oleksandr Nevskiy, Oleg Sidorenko
- Artiste : Igor Burlakov, Xavier Collette, Oleksandr Nevskiy, Oleg Sidorenko
- Nombre de joueurs : 2 à 7
- Âge recommandé : 10+
- Durée d’une partie : 42 minutes
- Mécaniques de jeu : déduction, cartes, communications
- Style de jeu : coopératif, abstrait, meurtre et mystère
- Prix moyen : 70 dollars
Règles et mécaniques de jeu
Premièrement, j’aimerais commencer en mentionnant de quelle façon le jeu arrive à se démarquer. Hé bien, c’est par la façon dont le fantôme doit communiquer avec les médiums. En effet, le fantôme a l’obligation de ne pas parler pendant toute la partie. Pour ce faire, celui-ci doit utiliser ses mains pour pointer et ses points pour dire « oui » et « non » afin de confirmer les propos d’un joueur. Et puis, l’utilisation de cartes « visions » permettra au fantôme de communiquer les éléments reliés au meurtre aux autres joueurs. Ces cartes sont des images variées avec diverses couleurs, formes et thématiques.
Ici, on met l’emphase sur la communication entre les joueurs à l’aide de concepts abstraits, des images pouvant avoir plusieurs significations. Personnellement, j’ai été charmé par ce jeu l’instant où j’en ai appris l’existence en raison de ses mécaniques de jeu originales. Le jeu possède un livre de règles assez imposant, mais le tout est relativement simple une fois qu’une première partie a été conclue. Du coup, il ne faut pas se laisser intimider par la taille de la boîte et le nombre de pièces nécessaires. Cela paraît bien pire que ce l’est réellement.
Préparation du jeu :
Pour préparer le jeu, la personne désirant jouer le rôle de l’esprit devra préparer la table pour les médiums. En effet, le joueur devra créer aléatoirement un nombre de combinaisons égal au nombre de médiums autour de la table. Tout comme dans le jeu CLUES, les joueurs doivent découvrir les trois éléments suivants derrière le meurtre : un suspect, un lieu et une arme. Une fois que les combinaisons sont cachées dans l’écran du fantôme, on place les cartes équivalentes sur la table selon leur style. Comme le nombre de médiums autour de la table peut changer, le nombre de cartes devant être placées augmente s’il y a plus de joueurs. De cette façon, on s’assure que le jeu ne sera pas trop facile.
Bref, la phase de préparation peut être très longue pour ceux et celles qui jouent pour la première fois. D’ailleurs, il y a beaucoup de pièces devant être placées, ce qui pourrait déplaire à ceux et celles cherchant un jeu compact. Cependant, on finit par s’y habituer rapidement, étant donné que le tout est fait de façon aléatoire.
Déroulement de la première phase :
Premièrement, il est important de mentionner que le jeu se fait en deux phases : « trouver les combinaisons » et « résoudre le meurtre ». Commençons par expliquer la première phase, qui consiste à trouver les combinaisons suspect/lieu/arme de chaque joueur nécessaire pour la deuxième phase. D’ailleurs, je considère que c’est la phase la plus difficile du jeu étant donné qu’on force les joueurs avancés d’aider ceux qui sont derrière en les empêchant de prendre trop d’avance. En effet, si un joueur a réussi à trouver son suspect, il ne pourra pas trouver son lieu avant que tous les autres aient trouvé leur suspect. Idem pour les armes. De plus, le fait qu’on impose une limite de temps pour chaque tour augmente considérablement le niveau de stress et de difficulté, et ça, j’adore!
En bref, un tour se déroule ainsi :
- Le fantôme s’assure d’avoir sept visions dans ses mains;
- Il donne le nombre de visions qu’il souhaite aux joueurs de son choix à face cachée;
- Le sablier débute et les joueurs tentent de comprendre le message du fantôme;
- Chaque joueur place son pion sur la personne qu’il croit être le suspect;
- À la fin du tour, le fantôme approuve ou désapprouve le choix de chaque joueur;
- Si un joueur a découvert son suspect, il passe à la prochaine étape (lieu, et puis arme);
- On continue ainsi jusqu’à ce que tous les joueurs aient trouvé leurs suspect, lieu et arme.
- Les joueurs ont sept tours pour trouver leurs combinaisons avant la deuxième phase.
Déroulement de la première phase :
Et puis vient la dernière phase, celle où les joueurs devront trouver qui est le meurtrier, où est-ce qu’il a commis le meurtre et avec quelle arme. Pour ce faire, le fantôme doit piger sept nouvelles cartes visions et choisir lesquelles correspondent à la vraie réponse. Du coup, celui-ci devra trouver un lien entre les trois éléments en utilisant ce qu’il a sous la main. Afin de l’aider, les joueurs peuvent gagner des points lors de la première phase, qui lui permettront d’avoir plus de cartes dans ses mains. Ce qui, finalement, donnera un plus grand éventail de possibilités au spectre. Une fois que le spectre a montré la même vision à tout le monde, les médiums doivent voter pour la combinaison qu’ils croient être la bonne. Ceux et celles qui ont raison sont les grands gagnants.
Alors que la première phase est très coopérative, on ajoute un aspect un peu plus compétitif ici. Chaque joueur doit voter secrètement pour sa combinaison en espérant être le seul à avoir raison. Du coup, on nous offre un revirement de situation qui utilise tout de même les mêmes mécaniques de déduction que j’adore. Pour gagner, les joueurs n’ont qu’une seule chance, un seul tour.
En bref, un tour se déroule ainsi :
- Les joueurs enlèvent les cartes invalides de la table;
- Les joueurs placent les combinaisons suspect/lieu/arme ensemble;
- Le fantôme pige 7 cartes visions (ou plus si les joueurs arrivent à l’aider);
- Le fantôme sélectionne autant de cartes qu’il désire et les présente aux médiums;
- L’équipe de médiums tente de décoder le message à l’aide des visions;
- Chaque médium vote secrètement pour la combinaison qu’il croit être bonne;
- Une fois que le temps est écoulé, le spectre confirme quelle est la vraie combinaison.
Qualité du matériel utilisé
En ce qui concerne le matériel du jeu, celui-ci est de bonne qualité. Premièrement, la boîte est résistante et nous offre des compartiments pour chaque élément du jeu, ce qui facilite de loin le transport et la vitesse de préparation. En effet, c’est beaucoup plus simple de placer la table lorsque chaque chose est à sa place et qu’on n’a pas besoin de fouiller pendant des heures. Ensuite, les cartes sont assez solides et se tiennent bien en main, les pions sont faits d’un plastique robuste et les jetons sont d’un carton tout aussi fort. Le seul élément qui est à risque de briser est le sablier, qui semble être fait d’un verre un peu fragile. Heureusement, il est assez facile de s’en procurer un autre s’il y a un bris. Bref, le matériel est de bonne facture.
Qualité esthétique et visuelle
Visuellement parlant, Mysterium est une réussite. En effet, la qualité des images utilisées est superbe et les visions sont de petites œuvres d’art. Sincèrement, je n’ai pas vraiment de points négatifs à mentionner de ce côté. Nous sommes vraiment comblés du début à la fin. Que ce soit pour les cartes de personnages, de visions, de lieux, de médiums ou des éléments de carton. Tout respecte la thématique du jeu, et est fait de façon appropriée. Malgré le fait que l’on explore la thématique de meurtre, il n’y a aucune trace de violence dans les cartes et ça, c’est tout à leur avantage.
En conclusion
Mysterium est un jeu magnifique qui gagne à être connu. Avec sa thématique et ses mécaniques de jeu intéressantes, on a un jeu charmant idéal pour les soirées entre amis. D’ailleurs, on raconte souvent que ce jeu est un savant mélange entre les jeux Clue et Dixit. Le fait de devoir offrir des indices sur un meurtre à l’aide d’images abstraites est une idée superbe. Chaque fois que je me présente dans le café ludique de La Récréation pour jouer avec des amis, Mysterium se retrouve dans mon top 5. Il est beau, amusant et offre un véritable challenge à ses joueurs.
On aime :
- Le concept de communication via des images est très bien réalisé;
- Le matériel qu’on nous offre est de bonne qualité;
- Parfait pour les soirées de groupe, amusant à observer de l’extérieur;
- Les images utilisées pour les visions du fantôme sont magnifiques;
- Ne nécessite pas de savoir lire (autre que pour l’animateur/fantôme);
- L’utilisation d’un sablier permet d’éviter de rendre le jeu trop facile.
On aime moins :
- La table de jeu prend un certain temps pour être préparée;
- Il y a beaucoup de composantes, le jeu n’est pas très compact.
Sources pour les images : BoardGameGeek et Amazon