Le jour où j’ai su que les filles pouvaient sauver le monde.

Je viens d’une famille de gamers. Mes parents étaient des gamers qui jouaient au Super Nintendo jusqu’à des heures pas possibles, oubliant même parfois de me coucher. Moi, du haut de mes 6 ans, on s’entend que je ne savais pas lire l’heure. L’heure du dodo, c’est quand maman m’dit : « Va t’coucher. »

Un beau jour de 1994, ma mère branche la SNES et déballe son nouveau jeu qu’elle a reçu grâce à Distribution Consommateur (dans l’temps. Vous gagnez un biscuit si vous vous en souvenez!)

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« C’est quoi m’man?

– Un jeu d’grands. »

Elle démarre le jeu et mon père la rejoint. Je remarque que ça se déroule dans l’espace parce que le bonhomme à un gros suit de métal, genre. Parce que tsé, en 16-bits, ce n’est pas facile à déterminer. Y’a comme une histoire d’extraterrestres, de gros méchants, de scientifiques pis de chasseur de prime. Ça tire du gun pis ça dégomme du gros méchant monstre. Ok, nice, mon genre d’histoire. J’étais définitivement pas ben ben princesse, moi, à 6 ans.

Vient un moment inévitable où les talents de ma mère n’ont pas été assez affûtés pour qu’elle évite un triste sort, et son personnage meurt. Son armure lui explose sur le corps et on voit le personnage. Cheveux longs blonds, débardeur, p’tites shorts pis bottes à talons. Wait a minute!

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« HEY! MAMAN!! Ton bonhomme… C’PAS UN GARS. »

Y’a comme un doute qui s’installe, ma mère s’obstine. Pour le trip, elle refait mourir son bonhomme. Encore la même affaire. Moi, j’capote comprenez vous. Mais ma mère, elle, dans sa logique de baby boomeuse, me shoote une phrase qui, 20 ans plus tard, me bogue encore.

« Ça s’peut pas, c’est le héros du jeu. Les filles, c’est pas des héros. »

OUTCH!? C’est quoi, cette mentalité de vieux là!? Thanks Peach pis ta maudite manie d’être la niaiseuse en détresse. À cause de toi, on reste pris dans un moule presque indéfaisable où la fille est juste bonne à servir de décoration dans un cachot quelque part. Ça l’air que, pour nous autres, les guns pis l’fun, c’est même pas une possibilité!

On entreprend donc des recherches dans le manuel de l’utilisateur pour régler la discorde dans mon salon et on découvre la vérité! J’avais raison! Samus Aran est une FEMME. Pis une badass chick  en plus. Mario sauve peut-être la princesse, mais Samus, elle, a sauve l’univers tout entier pis les autres avec. Ça en fait en crissti des princesses ça.

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C’est un peu à ce moment-là que, moi, en tant que p’tite fille qui portait des robes et qui jouait aux poupées Barbie parce que c’est ben juste ça qu’on lui donnait, j’ai appris que, des filles en avant-plan, ça s’pouvait en masse. Qu’on ne servait pas juste à être belles, se taire pis faire à bouffer, mais qu’on pouvait avoir un VRAI rôle malgré les gags franchement redondants qui pleuvent sur le Web et qui vont probablement plomber la section commentaires. Mais bon coudon, allez-y fort si ça vous fait encore rire malgré qu’on ait fait le tour.

Pour les gars, Samus était probablement rien qu’une bimbo blonde ben sexy qui s’adonnait au respect de la justice intergalactique en étant quand même plus cute quand son armure lui pêtait de sur le corps. Mais, pour une fille de 6 ans pour qui les journées consistent à jouer à la poupée, s’habiller propre pis se prendre pour Mitsou… salut la claque en pleine face.

Je peux affirmer que, à partir de ce moment-là, je revenais souvent à la maison couverte de bouette, je chevauchais fièrement mon vélo Big Wheel de Batman, j’ai arrêté de faire des petits partys biscuits avec mes toutous pour plutôt faire des mélanges scientifiques (consistant à mélanger mon orangeade avec des feuilles pis des fleurs, certes, mais quand même!), je sacrais des volées aux p’tits gars pas fins qui venaient m’écœurer parce que j’étais une fille. Ils ne comprenaient peut-être pas quand j’leur disais que Samus allait venir leur péter la gueule, mais moi, je me sentais INVINCIBLE.

Peut-être qu’aux yeux de certains, c’est con en maudit d’avoir eu un personnage de jeux vidéo comme premier modèle féminin, mais, au final, j’ai tendance à penser que ça amène de meilleures valeurs que si ça avait été, mettons… une princesse de la pop licheuse de marteau qui twerk avec autant de sex appeal qu’une truite hors de l’eau?

J’ai tendance à penser qu’un tas de pixels m’a peut-être aidée à pas trop mal virer dans vie, pis ce n’est pas plus mal, parce que le message était là pareil :

gif fin d'article 'les filles peuvent sauver le monde'
Oui, les filles peuvent être le héros.

(Crédits images: http://vandrell.deviantart.com/ et http://wen-jr.deviantart.com/, allez voir leur créations!)

13 thoughts on “Le jour où j’ai su que les filles pouvaient sauver le monde.

  1. C’est un peu kitch mais…

    On l’sens que ça a beaucoup d’importance, pour beaucoup de filles, ce que tu dis dans ton articles, quand les larmes nous monte aux yeux juste en le lisant.

    Yep. Les filles peuvent être le héros. Pis les filles, peuvent être Geek sans avoir rien à prouver.

    Super article, merci :)

  2. Samus est clairement la personnage de jeux vidéos la plus bad ass. Quand on voit les problèmes que le monde du jeu vidéo a en ce moment avec la misogynie et le sexisme épouvantable, on se demande presque comment ça que Samus a réussi à être créée dans les années 80.

    Très bel article!

  3. Très d’accord.
    Et t’inquiètes, y’a selon moi pas mal de gars qui partagent ton opinion (à en voir comment Other M a fait jaser par le saccage de sa personnalité: de badass bounty hunter à petite émotive dépendante d’Adam). Moi perso, c’est elle, Ripley (Alien) et Sarah Connor que je vénérais. Bon Arnold et Stallone aussi, mais ces filles là, je voulais être aussi fort qu’elles et les suivre dans leurs combats.

  4. Samus Aran, Lara Croft, Jade, Bayonetta, Joanna Dark, Ada Wong…. etc… Et maintenant… Julie Vieira ! :D

    GROS +1 GG

  5. haahah je dit sa comme sa met tsey a la base zelda le jeu c’étais une fille qui allais sauver un pti garcon XD !!!! so sa ses fait incorporer entouka il on essayer … mais good see good bye il on fait l’inverse il on prt le garcon et il lon fait sauver la princess :P

  6. J’adore ton article et je m’y reconnais bien. Moi aussi j’assume pleinement ma geekitude dans mes choix d’activités et de divertissements. Samus est apparue quand j’avais 7 ans et en effet quelle belle surprise de voir une femme sauver l’univers! J’avais déjà délaissé mes Barbies au profit de G.I. Joe et de She-Ra (une princesse qui sauvait le monde elle aussi… bien mieux que les Candy et Peach de ce monde). Pour moi, c’était la Nintendo, les Transformers, le BMX, quick la cacanne, le ballon chasseur et les ninja (c’était nous les ninjas!). On repassera pour la princesse.

    Super article!

  7. C’est p’tete juste parce que jai toujours trouver ca cute/sexy (peut importe le qualificatif qu’on veut lui donner honnetement) une fille badass qui sait se sortir dla marde de toute les façon possibles, mais dans les jeux jai toujours aimé plus les héroine que les héros :P

  8. J’ai eu la chance d’avoir Super Metroid et Final Fantasy 3 (VI au Japon) parmi mes premiers jeux de SNES. Grace à ces jeux, j’apprécie particulièrement les héroines bien développées dans les jeux.

    Pour preuve, le dernier Tomb Raider, Dragon Age Inquisition, Velocity 2X et Remember Me sont tous des petits bijoux à mes yeux, du moins en terme de développement de personnage.

  9. Fait saillant: L’univers de Metroid à largement été influencé par Alien de Ridley Scott. C’est d’ailleur en homage à ce dernier que l’un des boss de la série qui revient à chaque opus s’appele Ridley. Alors la comparaison avec Helen Ripley d’Alien tombe pile!

  10. ahhhh Super Metroid… Best game ever (avec Prime bien sûr). C’est pas pour rien que j’ai été déçu par Other M…

  11. c t un maudit gars pis samus c est ma heroine qui va vnir me sauvé 1 day! sérieux ton texte rock as hell!

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