Isaac Asimov; le savant et le geek

Pour certains adeptes de science-fiction, le seul fait de prononcer le nom d’Isaac Asimov provoque un tollé d’admiration. Au sein de la culture geek, son nom résonne parmi les plus grands. Ceux qui se passionnent pour les robots, la science, l’univers et l’espace, ont sans aucun doute déjà lu ou entendu le nom de ce célèbre écrivain. À juste titre, Asimov est souvent considéré comme le père de la science-fiction.

En plus d’avoir produit quantité de romans et de nouvelles (environ 200), l’auteur américain s’est beaucoup investi dans la vulgarisation scientifique et a également donné quelques cours à l’université. Ces publications les plus légendaires sont bien sûr ses nombreux récits sur les robots : il en a rédigé les trois lois fondamentales protégeant les humains. Notamment, le film I.Robot mettant en scène Will Smith s’en inspire largement. Sans oublier Le cycle de Fondation, qualifié par les fans comme la meilleure série de science-fiction de tous les temps et qui s’avère être en quelque sorte la genèse de l’immortelle saga Star Wars.

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5 premiers tomes du Cycle de Fondation : « Fondation » (1951), « Fondation et Empire » (1952), « Seconde Fondation » (1953), « Fondation foudroyée » (1982) et « Terre et Fondation » (1986)

Avec grand intérêt, je me suis penché sur sa très brève autobiographie (600 pages), intitulée Moi, Asimov. Une fois sous l’emprise de sa plume, je n’ai pu détacher mon regard de ce recueil d’anecdotes de vies savoureuses, un véritable régale pour les papilles de mon intellect. Loin d’adopter une prose à la Baudelaire, de page en page, je n’avais même pas l’impression de lire un livre, mais plutôt de me laisser bercer par la douce mélodie de sa prose. Bref, je m’emporte encore et, par souci pour la santé mentale des fidèles lecteurs de l’Antre du geek, je vais tenter de calmer les ardeurs obsessives que j’éprouve pour cet auteur. Oui, pour moi, Asimov était un dieu parmi les hommes.

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Moi, Asimov, autobiographie, 1996

Ici, je ne dresserais pas l’ennuyeuse chronologie de sa vie et non, je ne vous bombarderais pas de dates ou de noms assommants. Je ne tiens pas particulièrement à ce que vous vous endormiez sur le clavier de votre ordinateur. Toutefois, j’exposerais dans les lignes qui suivent un bref portrait du génie d’Asimov.

Enfant d’immigrants russes s’étant établis à New York dans les années 20, le petit Isaac apprend par lui-même à lire et à écrire en anglais. Bien qu’ils parlent la langue couramment, les parents du futur auteur n’en connaissent que les rudiments. Très jeune, il doit travailler à la boutique de son paternel pour aider sa famille. C’est d’abord avec les journaux et magazines vendus par son père qu’il fera ses premiers pas dans le monde des mots. Puis, la bibliothèque du quartier le fournira en littératures classiques de tous les genres. Dès l’âge de 5 ans, le petit surdoué sait déjà lire et écrire et il est remarquable qu’il ait appris cela tout seul, sans l’aide d’un précepteur, ni même de ses parents.

Ses premières années sur les bancs d’école sont rocambolesques. L’intelligence précoce d’Asimov irrite bien évidemment ses camarades de classe. Prétentieux de nature, le petit Isaac ne fait rien pour dissimuler son incroyable talent, allant même jusqu’à contredire ouvertement ses professeurs, ce qui lui vaudra plusieurs coups de règles sur les doigts. Il est celui qui lève la main en premier et celui qui sait tout, l’intello vaniteux que tout le monde déteste. Petit, chétif et loin d’être sportif, Asimov est souvent la cible des moqueries des autres élèves. À vrai dire, il n’a pas beaucoup d’amis. Pendant que les jeunes de son âge jouent à l’extérieur, le surdoué préfère le calme de la bibliothèque et la compagnie des anciens, comme Shakespeare ou Jules Verne.

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Sans contredit, Asimov peut être considéré comme un geek à part entière. Il se range parmi les premières générations de jeunes amateurs de technologies, de fantastique et de science-fiction. À l’époque, les séries télé, les jeux vidéo et Internet n’existent pas. Asimov se retranche alors dans les « Pulps-Fiction », petit magazine hebdomadaire de récits de fiction, pour satisfaire la voracité de son jeune esprit. C’est d’ailleurs en lisant des Pulps, souvent considérés comme une sous-littérature, qu’il développe un engouement irréversible envers l’écriture et tout ce qui touche le domaine de l’imaginaire. D’autre part, Asimov fréquente les premières réunions de fans de science-fiction, là où il peut partager à sa guise sa passion et côtoyer d’autres gens de la même « race » que lui. Ces dites réunions sont à l’image des blogues et sites web actuels tournants autour de thématiques similaires. L’écrivain prodige participe aussi aux embryons de conventions geek qui commencent à naître aux États-Unis dans les années 70. Entre autres choses, notre cher Isaac inaugure avec son ami Gene Rodenberry, le réalisateur de la célèbre série télé Star Trek, les premiers salons du même nom. En somme, il ne fait aucun doute qu’Asimov possédait les gènes du geek.

Pour tout dire, je pourrais écrire sur Isaac Asimov autant de pages qu’il y a d’étoiles. Tant de sujets ont vu le jour sous sa plume qu’il serait difficile de tout répertorier. Lui-même peine à y parvenir dans sa propre autobiographie. Tout de même, je retiens de cet auteur le style littéraire franchement simple, clair et concis, ajusté aux communs des mortelles, sans pour autant être dénué de réflexions profondes et d’idéologies sociales. Comme mentionné plus haut, Asimov est le chef d’orchestre de la vulgarisation et c’est dans la noble intention de rendre accessible le savoir scientifique aux citoyens ordinaires qu’il écrira des tonnes de romans, de nouvelles, de manuels scolaires et d’articles.

Paix à son âme.

2 thoughts on “Isaac Asimov; le savant et le geek

  1. Cool merci, maintenant j’ai pu besoin de lire le livre!!! Super interessant, je suis content de decouvrir ce personnage important de notre histoire humaine!! Merci LittleSocrate!

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