Depuis le 6 juillet dernier, il est possible de se promener et de capturer des Pokémon en réalité augmentée! Après tout le hype, est-ce que l’attente en valait la peine? En deux mots : fuck oui. (C’est un mensonge, j’avais la version jaune. Mais, pour mon coloc qui avait la bleue, il y avait de la nostalgie au boutte.)
Un petit didacticiel suit. Le principe est le même que le premier jeu de Niantic Labs, la compagnie à laquelle Nintendo a fait appel pour Pokémon Go. Il faut ramasser des ressources (Pokéballs, potions, etc.) en passant par des Pokéstops, des lieux réels que le jeu indique sur la carte. Ces ressources servent à capturer des Pokémon et à les maintenir en vie. Jusqu’au niveau 5, c’est tout ce que l’on sait du jeu!
Chasse aux Pokémon
Un radar se trouve dans le coin inférieur droit de l’écran. Il indique quels Pokémon sont plus ou moins proches de nous. Une partie de « tu brûles / tu gèles », version Pokémon, débute alors. Si vous avez peur d’avoir l’air perdu aux yeux des passants, abstenez-vous. Ou jouez la nuit et faites semblant d’être saoul.
Cette partie est bien moins excitante que celle qui suit, mais ô combien satisfaisante lorsqu’on découvre une créature rare!
L’étape suivante est donc le combat. Votre cellulaire utilisera sa caméra pour capturer votre environnement et y superposer un Pokémon. Vous devrez leur lancer des Pokéballs en utilisant l’écran tactile, de manière à allier force et précision : les Pokémon de haut niveau peuvent esquiver les balles et même s’enfuir!
L’expérience est fantastique sur les téléphones récents, mais peut être désagréable sur les plus anciens, dont les processeurs auront du mal à maintenir la fluidité du jeu. Genre le Samsung Galaxy S3 de mon colocataire. Heureusement, il est possible de désactiver cette fonction, ce qui présente l’avantage supplémentaire d’améliorer la précision des tirs étant donné que l’image ne bouge pas avec le téléphone.
Les arènes
Une fois que notre avatar atteint le niveau 5, le but du jeu est révélé : il s’agit d’aider notre équipe à contrôler le plus d’arènes possible. Pourquoi? On ne sait pas. Il est bien précisé que ces équipes de chercheurs sont rivales dans leur manière d’aborder l’étude des Pokémon (les rouges sont braves, les bleus sont sages, les jaunes sont intuitifs), mais je ne vois pas en quoi ça les oblige à se battre pour la domination du monde. De toute façon, ce n’est pas comme si je jouais à Pokémon pour l’histoire.
Ces arènes sont l’unique lieu d’interaction entre les joueurs pour le moment. Il s’agit de conquérir ces lieux au nom de notre équipe et de tenter de les conserver en augmentant leur prestige. On augmente le prestige d’une arène alliée en y envoyant nos Pokémon combattre et on diminue le prestige des arènes rivales en faisant… exactement la même chose.
Les combats occupent donc évidemment une grande partie du jeu. Ils n’ont cependant rien à voir avec le tour par tour habituel. Chaque Pokémon a une attaque normale, qu’on doit employer à répétition pour charger son attaque spéciale, plus puissante. On peut également esquiver les attaques adverses en glissant notre doigt vers la gauche ou sur la droite au bon moment. Le facteur principal pour déterminer le gagnant reste cependant la puissance de combat (PC ou CP si vous jouez en anglais), sorte d’équivalent du niveau qui va de 10 à plusieurs centaines. Parlant de langues, le jeu utilise automatiquement la langue de votre cellulaire. Pas d’option. Si vous êtes allergiques aux Carapuces et Roudoudous, il vous faudra sacrifier la francophonie de votre téléphone – à moins que les mots « Xposed Framework » vous disent quelque chose, mais je ne m’étendrai pas sur le sujet ici!
Conclusion
Pour l’instant, le jeu bénéficie de l’enthousiasme des joueurs qui l’ont attendu longtemps, ainsi que de l’effet « Wow! » de la réalité augmentée. Je dois cependant avouer que je reste sceptique face au potentiel à long terme du jeu, si Niantic n’ajoute pas de nouvelles fonctions encourageant les rassemblements de communautés compétitives. Même la réalité augmentée devient un fardeau dès qu’il est question d’être efficace. Ingress, le premier jeu de cette compagnie, a entraîné la construction de groupes locaux dédiés au jeu de manière très intense parce que certaines mécaniques encourageaient le jeu en groupe : la possibilité d’échanger, la présence de salles de clavardage d’allégeance ou de région… La communauté de Pokémon Go est déjà très active, mais elle n’est dédiée pour l’instant qu’à la collecte d’informations et la discussion. Pokémon Go aura besoin de fonctions similaires à celles d’Ingress pour survivre une fois le hype retombé. Déjà, en raison des nombreux problèmes de serveurs, certains ont décidé d’abandonner le jeu… Pour l’instant du moins.
Oh, et, si vous voulez vous investir dans Pokémon Go, il vous faudra une batterie externe. Internet+ GPS + écran constamment allumé = ayoye mes volts
L’image à la une est tirée de la première bande annonce du jeu. Les images de l’article sont des captures d’écran de mes premières vingt-quatre heures passées avec le jeu.