Chronique Sci-Fi no 3 – Earth: Final Conflict

« Three years ago they came, forever altering the future of humanity. »

Et si les extraterrestres venaient ici, sur Terre, et entraient en contact avec notre monde? Quel impact cet événement aurait-il sur l’humanité? C’est la question que Gene Roddenberry (créateur de la série Star Trek) avait posée, avant sa mort, et c’est la prémisse derrière cette série de science-fiction canadienne qui aura été à l’antenne pendant cinq ans, entre 1997 et 2002.

L’humanité était en guerre. Un conflit ravageait l’Asie et menaçait de mener la Terre dans une troisième guerre mondiale. Et puis, le vaisseau est apparu. Ils se sont posé. Des êtres ayant traversé l’espace intersidéral et qui offrent des solutions à nos problèmes. Tout change. La guerre s’éteint alors que la conscience humaine se porte vers les cieux. Qui sont les Taelons? Sont-ils aussi bénéfiques qu’ils le prétendent? Beaucoup veulent y croire. Certains résistent. Une seule chose est certaine : le destin de l’humanité est maintenant lié au destin de ces mystérieux arrivants.

Vaisseau-mère Taelon
Trois ans après leur arrivée, les choses vont soudainement se précipiter…

 

Battleground: Earth

Après l’annulation de la première série Star Trek en 1969, Gene Roodenberry a élaboré une grande panoplie de projets pour remplacer son œuvre initiale. L’un d’entre eux s’intitulait Battleground: Earth. Le projet a dormi sur les tablettes de l’auteur jusque vers le début des années 90, où la compagnie Twentieth Century Fox a tenté de ranimer le projet. Le décès du ‘Great Bird’ (Roddenberry) en 1991 a failli tuer le projet, mais sa veuve, Majel Barrett, a ressuscité le projet qui a finalement vu l’antenne en 1997, sous l’égide de Tribute Entertainment, une compagnie canadienne, en modifiant le titre par le fait même.

La série met donc en scène une panoplie de personnages de toutes sortes. D’abord, les résistants, ceux qui se battent contre la présence extraterrestre ou, au mieux, tentent de comprendre les véritables raisons de leur présence.

William Boone (Kevin Kilner) : policier, il perd sa femme dans un complot et se fait convaincre de jouer à l’agent double par les résistants, qui l’encouragent à devenir protecteur des Compagnons (les Taelons).

Liam Kincaid (Robert Leeshock) : le fils d’une humaine et d’un extraterrestre, Liam semble être le chaînon manquant qui permettrait d’unir les différents peuples. Il œuvre également en tant que protecteur.

Renee Palmer (Jayne Heitmeyer) : elle succède à Jonathan Doors à la tête de sa compagnie durant la série; l’importance de son rôle augmente avec les événements.

Marcus « Augur » Deveraux (Richard Chevolleau) : génie informatique et hacker qui œuvre pour son propre compte, mais prête ses services à la résistance.

Lili Marquette (Lisa Howard) : pilote de navette au service des compagnons, elle remplit un rôle de soutien à Boone et ensuite à Liam.

Jonathan Doors (David Hemblen) : riche propriétaire et gestionnaire de Doors International, une multinationale de technologies de pointe, également chef de la résistance.

Juliet Street (Melinda Deines) : lorsque Augur doit disparaître pour raisons personnelles, c’est son amie Juliet qui récupère son repaire.

 

Et puis, il y a ceux qui jouent dans l’autre camp, humains ou extraterrestres:

Da’an (Leni Parker) : compagnon nord-américain, il tente de marcher la ligne difficile entre son désir d’aider l’humanité et son besoin d’assurer la survie de son peuple.

Zo’or (Anita La Selva) : le plus jeune Taelon, il est prêt à tout pour arriver à ses fins.

Howlyn (Alan Van Sprang) : un hybride extraterrestre, appelé Atavus, qui se manifeste éventuellement pour tenter de contrôler l’humanité.

Ronald Sandoval (Von Flores) : agent du FBI et protecteur des compagnons, il mène le jeu en arrière-plan, se jouant de la résistance et des Taelons avec une audace remarquable.

 

Conjuguer avec les difficultés

Une particularité de la série qui, à l’époque, la démarquait des autres était le roulement des personnages.

À la fin de la première saison, William Boone quitte son poste et le lead tombe entre les mains de Liam Kincaid, qui tient les rênes pendant les trois saisons suivantes, pour remettre le rôle pour la cinquième et dernière saison à Renee Palmer.

Si Jonathan Doors tient le destin de la résistance entre ses mains, il le laisse progressivement partir et le voit transitionner vers Kincaid; la même chose se produit lorsqu’il remet les clefs de sa compagnie à Renee Palmer durant la troisième saison.

La pilote Lili Parker se retrouve mêlée aux malversations de Sandoval et quitte littéralement la planète au début de la troisième saison. Le hacker par excellence Augur s’éclipse de son rôle au sein de l’équipe en le remettant à Juliet Street.

Au terme de la quatrième saison, Zo’or et Da’an voient leur pèlerinage sur Terre tirer à sa fin; la saison suivante, c’est Howlyn qui tiendra le rôle d’antagoniste pour clore la série.

Le seul survivant de ce chaos reste le manipulateur par excellence, Ronald Sandoval, qui malgré toutes les difficultés qui s’abattent sur lui, transitionne du premier au dernier épisode plus ou moins intact.

En vérité, rares sont les changements qui tiennent à l’évolution des personnages. Les acteurs ont plutôt été victimes de circonstances à l’extérieur des rôles incarnés.

Par exemple, Robert Leeshock remplace Kevin Kilner dans le rôle principal lorsque ce dernier demande à être libéré de son contrat. Trois ans plus tard, des difficultés financières et géographiques forcent Leeshock à être mis de côté au profit de Jayne Heitmeyer comme vedette. Et l’histoire de la série est truffée de ces petits problèmes qui ont rendu la production difficile.

Le synode Taelon

Les producteurs et toute l’équipe se sont quand même acquittés de leur tâche avec brio. Et si les scénarios individuels innovent très rarement sur le genre (récupérant les classiques de la science-fiction, surtout en ce qui a trait à la technologie mal utilisée – celle que les Taelons partagent avec les humains et que la cupidité humaine transforme en arme ou technologie dangereuse), la trame continue suffit à garder l’intérêt, bien que les saisons et les épisodes sont loin d’être égaux tout le long de la série.

Elle a le mérite, en revanche, de nous présenter une histoire complète, du début à la fin, pleine de rebondissements, de révélations, de changements et d’intrigue. Il ne faut pas s’attendre à ce que cette série révolutionne notre appréciation de la science-fiction, mais, si vous cherchez un bon divertissement, c’est une bonne série à visionner.

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