Depuis l’annonce de sa production, la série Gotham est au centre de plusieurs spéculations, rumeurs et anticipations. Il faut dire qu’au cours de son développement et la trame narrative semblent avoir changés souvent au bon plaisir de FOX et des producteurs selon le goût du jour, passant d’un récit initiatique à la Smallville à un drame policier. Après l’épisode 1, qu’en est-il?
Finalement, l’équipe de Bruno Heller (bien connu pour les séries Rome et The Mentalist) semble avoir arrêté son choix sur le drame policier. Gotham nous plonge dans la cité du même nom (avant Batman, le Joker et les autres) à l’époque où la mafia a le contrôle de la ville bien en mains sous l’égide de Carmine Falcone. Gotham est sur le point de plonger dans les ténèbres. Le meurtre des Wayne sera l’élément déclencheur de sa déchéance finale qui mettra au monde Batman, ses alliés et ses ennemis.
Nous retrouvons Jim Gordon qui vient d’être nommé inspecteur de police et le vétéran Harvey Bullock. Tout comme dans le comics, Gordon est un idéaliste trop honnête pour son propre bien qui débarque dans un corps de police cynique et corrompu. Coup de malchance, son premier cas assigné est le meurtre de Thomas et Martha Wayne. Il fait au jeune Bruce la promesse de retrouver le coupable et de changer les choses. Mais les choses ne sont pas si simples qu’elles en ont l’air et Jim se rend compte que la ville a atteint un point de non-retour. Oh ! Et si vous ne l’aviez pas compris, Batman n’est pas encore là, il n’est encore qu’un enfant ;)
J’ai personnellement beaucoup apprécié le premier épisode de Gotham. Je crois que les fans de Batman et de séries policières qui ne sont pas trop puristes et/ou ouverts aux changements vont trouver leur compte ici. Ça reste pour le moment assez fidèle au matériau source et au canon de Batman, mais avec de petites modifications qui risquent de faire décrocher certains (je n’en dis pas plus). N’oublions pas qu’il s’agit d’une adaptation télévisuelle et que le tir peut être réajusté d’une saison à une autre. De plus, visuellement, c’est superbe. Nous passons du glamour aux ruelles sombres, en passant par ces espaces urbains communs aux grandes villes. Dans le comics, Gotham a une aura particulière, la série rend très bien cette impression.
Comme mentionné plus haut, la série se centre autour du duo de Jim Gordon (Ben McKenzie) et Harvey Bullock (Donal Logue), ainsi que du jeune Bruce Wayne (David Mazouz). Il n’y a rien à redire sur leur performance à l’écran, ils savent comment bien doser leur jeu sans tomber dans le cliché cartoonesque. On peut sûrement remercier le réalisateur à cet effet. Le jeune Mazouz est une révélation. Un des reproches (compliment aussi) que je peux faire à Gotham, c’est que le premier épisode nous bombarde de références et de personnages sans réel contexte. On nous présente des jeunes Edward Nygma (The Riddler), Poison Ivy, Selina Kyle (Catwoman) qui ne sont que spectateurs du drame qui a lieu. Est-ce que cela présage une plus grande implication plus tard? Ma partie comic fanboy est heureuse de voir ces personnages que j’aime tant, mais le critique en moi se demande quelle en est la pertinence dans ce premier épisode. Il y a aussi un peu trop de fan service pour un premier épisode : on en perd le fil de la trame principale. (Pensons, par exemple, à l’arrivée de nouveaux personnages comme Fish Mooney (Jada Pinkett Smith)).
Mon verdict temporaire? Bien que Gotham semble trop vouloir épater la galerie et accrocher rapidement son auditoire, je crois que cette série a ce qu’il faut pour devenir solide et faire sa place dans le mythe de Batman. Gotham amène un vent de fraîcheur en s’éloignant du modèle habituel de toutes les autres séries tirées de comics et de séries policières pour plaire aux fans des deux genres qui peuvent en être blasés. Gotham respecte les origines du chevalier noir, mais, comme l’enfance de Bruce et les autres protagonistes à cette époque ont été très peu décrits, la série jouit d’une certaine liberté dans l’adaptation de l’univers. Je recommande fortement d’écouter la suite. C’est d’ailleurs ce que je compte faire.