Vous est-il déjà arrivé de regarder la pochette d’un jeu et de l’acheter sur un coup de tête? Le genre de décisions que vous prenez à la dernière minute en vous disant quelque chose du genre « oh, ce n’est que 10 dollars, je vais prendre le risque, qu’est-ce qui pourrait m’arriver? ». Et bien, il y a un peu plus de cinq ans, j’ai fait cette gaffe avec Vampire Rain. J’ai vite regretté mon choix après avoir fait l’achat d’une version usagée du jeu, et depuis, je garde toujours une copie chez moi. Pourquoi me demanderez-vous? C’est simple… pour me rappeler à quel point un jeu avec de bonnes intentions peu devenir catastrophique. Pour me rappeler que chaque élément d’un jeu est important. Laissez-moi vous expliquer.
Vampire Rain… c’est quoi ça?
Vampire Rain est un vieux jeu, certes, jadis arrivé en Amérique du Nord sur Xbox 360 en Juillet 2007, et fut transféré par la suite sur Playstation 3 en Septembre 2008 sous le nom de Vampire Rain: Altered Species. Il s’agit d’un jeu de type horreur et de discrétion ce déroulant dans un univers infesté par des hordes de vampires assoifés de sang et de chair fraîche, vos personnages auront comme mission d’anéantir cette race infâme de morts vivants.
À l’époque, ce jeu fut développé par le studio Artoon, et produit par AQ Interactive. Il est important de sous-ligner qu’aujourd’hui, les deux compagnies n’existent plus (va savoir pourquoi…). Artoon stoppa toutes activités en 2010, et AQ Interactive fusionna avec les compagnies Marvelous Entertainment et Liveware en Octobre 2011 (Ce qui donna naissance à la compagnie Marvelous AQL). D’ailleurs, cette fusion permit à la compagnie de participer à la création de certains jeux de très grande qualité tel que Skullgirls ou Half-Minute Hero. Maintenant que vous en connaissez plus sur l’histoire derrière ce jeu, retournons au vif du sujet… le jeu et son contenu.
Introduction de Vampire Rain.
L’histoire et les personnages
Que dire des personnages de Vampire Rain? Le premier mot qui me vient en tête lorsque je pense au jeu, ce sont les mots « vides » et « cliché ». Commençons par le personnage principal du jeu. Celui-ci est un genre de mixte entre Sam Fisher de la série Splinter Cell et du Solid Snake de la série Metal Gear Solid. Si ce n’était que du look douteux de celui-ci, on aurait sûrement pu accepter. Cependant, le personnage est aussi charismatique qu’un bol de guacamole.
Chaque fois que Lloyd ouvre la bouche, et la chose est très rare, on a l’impression qu’il va nous sortir l’une de ses phrases clichées dignes des séries-B, et bien souvent, c’est le cas! Veuillez prendre note qu’il en va de soi également pour les alliés de votre personnage. La jeune et jolie scientifique qui flirte avec le protagoniste principal, le petit nouveau de l’équipe qui reste derrière dans le camion de surveillance, la jeune mercenaire au look de combattante trop curieuse et impatiente et pour finir, le « noir de service » complètement cliché.
Si jamais vous cherchez à rire un peu, prenez la peine de fouiller sur le web pour trouver des vidéos montrant le doublage anglophone du jeu. Celui-ci est si mauvais que le considère presque au même niveau que les voix originales du premier Resident Evil.
Pour ce qui est des vampires, ils me font rapidement penser aux vampires de la série télévisée Supernatural au premier coup d’œil. Cependant, les vampires de ce jeu se « nourissent » en faisant exploser la gorge de leurs victimes et ce transforment de façon très étrange. Les quelques cinématiques de transformation d’une personne en vampire ou bien du joueur ce faisant tuer par ces monstres nous laisse d’ailleurs perplexe tout au long de l’expérience. Selon l’histoire du jeu, on aurait tendance à croire que les vampires sont capables de faire preuve de savoir-vivre ou de retenue, cependant, chaque fois qu’ils voient un être vivant, ils s’empressent à lui sauter dessus comme s’il s’agissait du premier repas.
Et que dire de l’histoire? Les vampires (surnommés « Nightwalkers ») se multiplient à très grande vitesse. Alors que la population ignore encore l’existence de ses ignobles créatures, la race vampire risque bientôt d’être plus nombreuse que les humains. Le gouvernement mit en place une unité d’agents spécialisés dans l’éradication de la race nocturne. Les agents de cette association secrète ont pour bu d’anéantir de façon stratégique et furtive les vampires qui continuent de croître. Votre histoire commence au début de l’une des missions assignées à votre équipe, alors que les signaux avec l’équipe en mission de reconnaissance coupèrent. Je vous laisserai faire votre propre opinion, je sais que vous ne me décevrez pas. ;-)
Les mécaniques de jeu
Il y a tant de choses à dire sur les mécaniques douteuses de ce jeu, je tenterai de rester bref question de ne pas trop s’éterniser sur chaque point. J’espère que vous avez papiers et crayons, parce qu’il y a beaucoup à dire!
Les armes, les outils
Dans le jeu, vous aurez accès à une panoplie d’outils et d’armes digne des plus grands agents d’infiltration. Malheureusement, plus que la moitié de ces items ne vous serviront à rien. Ou du moins, ne vous servirons que très rarement. Prenons par exemple le pistolet du départ. Celui-ci est carrément incapable de tuer un vampire suffisamment rapidement sans que vous ne soyez tué (les dégâts étant trop faibles). Pour utiliser cette arme efficacement, vous devrez uniquement vous en servir pour briser quelques lumières ainsi que de faire voler des corneilles afin de changer l’attention d’un vampire pour autre chose. Ces quelques situations sont rares, et encore là, elles ne sont pas toujours nécessaires pour faire avancer le jeu. Pour ce qui est des armes, la majorité d’entre-elles n’arriveront pas à venir à bout des vampires assez rapidement. Continuez à rester caché, c’est plus fiable. Aucuns moyens de tomber en mode « tuer tout ce qui bouge ».
Les ennemis, les vampires
Les ennemis sont la plus grande source de frustration du jeu. Toutes les mécaniques de jeu reliées de prêt ou de loin aux vampires finiront par vous frustrer un moment ou l’autre. Premièrement, les vampires sont très forts et très résistants. La majorité de vos fusils n’arriveront pas à les tuer avant qu’ils ne se rendent à vous, et une fois qu’ils sautent à la gorge, vous êtes fichu. Deux attaques de la part d’un vampire, et c’est la fin. Un seul de ses monstres est assez pour vous foutre la chienne, imaginez lorsqu’il y en a une horde?
Les mécaniques de discrétion
Les mécaniques de discrétion offertes par le jeu ne sont pas très poussées, et cause de nombreuses frustrations. La première chose importante de noter est le fait qu’une fois qu’un vampire vous aperçoit, celui-ci ne cessera jamais de vous poursuivre… aucuns moyens de vous cacher, vous êtes fichu. Non seulement cela, mais tous les autres vampires que la créature trouvera sur son chemin seront alors alertés et partiront également à votre poursuite. Aucune place à l’erreur! Contrairement aux autres jeux du genre, il ne semble aucunement y avoir de jauge d’alerte sur les vampires et de savoir si vous êtes sur le point d’être remarqué ou non. Sur le coin gauche inférieur de l’écran, il est possible de voir le cône de vision des vampires, cependant, le système est bogué. Quelques fois, les vampires arriveront à voir même si vous êtes hors du champ de vision. (Pas très pratique)
L’interface et la navigation
Comme vous avez pu le remarquer dans les autres images, l’interface du jeu ressemble énormément à celle de Splinter Cell… la barre de vie, l’interface d’arme équipée, la petite carte dans le coin inférieur, etc. Tous les éléments de l’interface utilise un style qui était propre à la série de Sam Fisher, manque d’originalité flagrant de la part de l’équipe d’Artoon. Malgré le fait qu’il y aie une mini-carte située dans le coin inférieur gauche, la navigation est parfois très difficile. Les points te repères donnent au joueur une idée de l’endroit où ceux-ci doivent se rendre, mais ne montrent aucunement l’endroit exact où doit se rendre celui-ci. C’est souvent à force de se promener qu’un joueur finira par trouver l’endroit attendu par le jeu.
En ce qui attrait à la navigation dans les différents environnements du jeu, vous devrez mourir à répétitions afin de trouver le bon chemin, trouver les bons tuyaux auxquels grimpés, trouver les vampires sans qu’il ne vous voient et s’assurer de connaître leurs rondes par coeur. D’ailleurs, les contrôles de la caméra sont si mauvais qu’il est carrément impossible pour le joueur de savoir s’il y a un vampire l’autre côté d’une porte ouverte. Dans tous les outils offerts au joueur, aucun ne lui permet de voir l’autre côté d’une porte ou d’une fenêtre… ce qui finit par ajouter plus de poids aux frustrations du joueur.
Un mode Multi-joueur absent
L’une des pires mécaniques du jeu est celle que peu de gens ont eue la chance d’essayer; le mode multijoueurs. Le mode de jeu était si mauvais qu’au bout de six mois suivant la sortie du jeu, plus personne ne s’y trouvait. Moi-même, je n’ai jamais eue la « chance » d’essayer la mécanique du jeu étant donné que lors de mon achat, les serveurs étaient aussi vides que mon plat de nachos en ce moment! Cependant, je sais que plus de 75% des Succès Xbox 360 du jeu était en lien avec le monde Multi-joueurs et que le jeu affrontait une équipe de vampires à une équipe de mercenaires. Bien entendu, les vampires étaient très forts alors que les mercenaires laissent quelque peu à désirer. Les problèmes de balance fut la majeure raison derrière l’abandon collectif du mode Multi-joueurs.
Conclusion
Vampire Rain aurait pu être un jeu très intéressant si ce n’était pas des choix de conception de l’équipe de développement. Au bout du compte, le jeu ne semble être qu’une faible copie de jeux que l’équipe de développement n’ont pas su comprendre (qu’il s’agisse de Splinter Cell, Metal Gear Solid ou Resident Evil). Les mécaniques du jeu ainsi que son histoire rendre l’expérience plus que désagréable.
L’idée d’avoir un jeu d’infiltration et de discrétion dans un univers de vampire est très intéressante, encore faut-il qu’elle soit supportée par des fondations solides… ce que le jeu ne possède malheureusement pas. J’ose espérer qu’un jour, une équipe de développement aura les couilles de faire un jeu qui puisse lier Vampires et Discrétion de façon propre, innovatrice et amusante. Pour le moment, nous devrons nous contenter des jeux de zombies, ce qui fait amplement le boulot pour le moment.
Points Positifs
- Le jeu peut être trouvé dans les boîtes de jeux à 5/10$ dans n’importe quel magasin de jeu.
- Le jeu supporte la résolution 1080p, ce qui était assez rare à l’époque.
- Le doublage anglophone des personnages est à pisser de rire, aussi bien que les voix originales du premier Resident Evil.
Points Négatifs
- Le jeu offre des possibilités d’action qui ne servent à rien (certaines armes complètement inutiles).
- Mode de multijoueurs affreux, c’est complètement vidé de joueurs en 3 mois.
- Les personnages sont d’un cliché flagrant, on n’arrive pas à s’y attacher.
- Le personnage principale ressemble à une copie ratée de Solid Snake du jeu Metal Gear Solid.
- Mécaniques de discrétion copiées directement de Splinter Cell.
- Extrêmement difficile, aucune place à l’erreur. Les ennemis sont trop forts, dès le début.
- L’interface du joueur prend énormément de place dans l’écran, annule le sentiment d’immersion.
- Les contrôles du jeu laissent à désirer et ne sont aucunement intuitifs.
- Système de navigation désuet.