Il y a plusieurs mois, j’avais acheté le jeu Infestation: Survivor stories sur un coup de tête lors de l’une des grandes ventes Steam pour à peu près 2 $. Très rapidement, comme bien d’autres jeux, j’avais oublié mon achat et laissé le jeu poiroter dans mon armoire à jeux Steam. Après tout ce temps, j’avais décidé que j’avais envie de zombies, que j’avais un besoin d’éclater la tronche de morts-vivants. Oh! combien aurais-je dû m’abstenir d’installer ce jeu! Que dis-je? Avoir acheté ce jeu avait été une grave erreur de ma part, laissez-moi vous expliquer pourquoi.
Fiche technique
- Éditeur : Hammerpoint Interactive
- Plateformes : PC
- Nombre de joueurs : Multi-joueurs de masse (200 joueurs par serveur)
- Type de jeu : Jeu de tir / Horreur / Survie
- Prix de base : 14.99$ USD
- Expansions : Non
- Voix françaises : Non
- Sous-titres français : Non
- Prérequis recommandés pour PC :
- Système d’exploitation : Windows 7 (64 Bits)
- Processeur : Processeur quad-core, 2.4 GHz
- Mémoire : 4 Go
- Espace disque : 3 Go d’espace libre
- Carte graphique : Nvidia GTX 460 / ATI Radeon HD 5850
- DirectX® : 9.0b
- Carte de son : Carte de son compatible avec Windows
- Additionnel : Connexion Internet requise pour jouer
L’histoire derrière ce jeu
Infestation: Survivor Stories n’a pas toujours été nommé ainsi. En effet, il y a environ un an, le jeu était encore connu sous le nom de War Z. Le jeu War Z commença son jeu en version beta disponible dès le mois d’octobre 2012 et fut par la suite mis en ligne sur l’interface Steam le 17 décembre 2012. Deux jours après sa sortie sur le magasin, le jeu fut retiré du marché suite à de la fausse publicité; une multitude de fonctionnalités annoncées dans la description du jeu n’étaient pas disponibles dans le jeu, et la qualité démontrée dans les vidéos et captures d’écran du jeu n’avait absolument rien à voir avec ce que les joueurs pouvaient voir une fois en jeu, etc.
Après avoir réglé le problème de fausse publicité sur sa page de magasin ainsi qu’avoir fixé quelques bogues majeurs, le jeu fut mis à nouveau en vente sur le magasin Steam le 26 février 2013. Depuis ce temps, le jeu ne cesse de recevoir des critiques négatives de la part de joueurs ainsi que de de critiques (IGN, GameSpot, EuroGamer, etc.). Pour des raisons légales, ainsi que pour éviter certaines représailles venant de la communauté de joueurs en ligne, Hammerpoint Interactive, et leur producteur exécutif Sergey Titov, décidèrent de changer de nom de leur jeu. C’est ainsi que, le 20 juin 2013, War Z changea de nom pour Infestation: Survivor Stories.
Pour plus de détails sur les controverses à la source de cette mauvaise réception pour War Z/Infestation, nous vous invitons à visiter la page Wikipedia dédiée au jeu qui fait la liste des articles traitant des problèmes notés par les joueurs au courant des dernières années. Maintenant, concentrons-nous sur ce qui compte le plus dans cet article… le jeu et ce qu’il vous offre.
Mécaniques de jeu
L’interface de jeu
L’interface du jeu est très bien réalisée. On sait exactement à quoi sert chaque bouton, l’allure esthétique des menus est belle et le texte est clair. Qu’il s’agisse des menus de sélection/création de personnages, de la carte du monde du jeu, des magasins ou bien de votre inventaire, vous aurez au moins interface intéressante visuellement facile à prendre en main. Tout au long de mon expérience de jeu, je n’ai vu aucun bogue en lien avec l’interface offerte.
La personnalisation de personnages
Le jeu offre la possibilité de personnaliser vos personnages, cependant, le nombre de possibilités est vraiment bas. Vous avez quelques types de personnages disponibles par défauts que vous pourrez sélection possédant a peu près quatre variantes pour chaque partie du corps (tête, corps et jambes). Si les body types qui vous sont offerts ne vous plaisent pas, il est possible de vous en procurer de nouveaux avec des microtransactions (on y reviendra plus tard!). En total, le jeu possède sept personnages différents, et ne semble pas être sur le point d’en offrir de nouveaux.
Un système d’évolution et de points d’expérience
L’une des touches intéressantes de ce jeu est le système d’évolution qui vous permet d’avoir une progression à long terme de votre personnage et de ses capacités. Avec le temps, cous compléterez certaines missions, trouverez des objets, tuerez des zombies ainsi que d’autres survivants, toutes des choses qui vous attribueront des points d’expérience permettant d’acheter des habiletés divisées selon certaines familles : physique, réparation, survie et armes.
Lorsque vous êtes mort, votre progression ne sera pas perdue, et vous recommencerez exactement avec les mêmes capacités une fois que vous reviendrez en jeu. Une petite touche qui permet de différencier Infestation de ses compétiteurs a l’époque de sa sortie.
La survie à tout prix (Nourriture et eau)
Donc, il va de soi quand dans un jeu de ce genre, vous devez survivre en vous nourrissant ainsi qu’en vous abreuvant. En vous promenant dans les demeures abandonnées ou en pillant les cadavres d’autres survivants, vous pourrez mettre la main sur de la nourriture et de l’eau pour vous permettre de survivre. C’est un système de base qui fonctionne bien, si vous êtes en mesure de rester en vie assez longtemps pour en avoir de besoin, rien de très innovateur. Le jeu offre tout de même une variété de trucs pour vous nourrir et vous abreuver, alors on gagne des points ici.
J’y reviendrai plus tard, mais cette mécanique clé peut facilement être annulée de par d’autres mécaniques offertes par le jeu.
Combat, armes de mêlée et armes à feu
L’un des premiers points que le magasin Steam tentait d’utiliser pour vendre le jeu était le fait que nous pouvions avoir accès à plus d’une centaine d’armes différentes pour nous défendre contre les morts-vivants. Encore faut-il que ces armes puissent être moindrement efficaces!
Première arme de mêlée que je découvre… une rame. Ok, je me dis que c’est temporaire, que c’est correct pour me défendre un peu. Un zombie m’attaque… j’ai dû passer plus de deux minutes à frapper le zombie sans cesse jusqu’à ce qu’il tombe au sol! C’est la même chose pour n’importe quelle arme de mêlée improvisée (bâtons de baseball, planches de bois, barres à clous, etc.). Pour un brin de réalisme, je peux comprendre le besoin de rendre ses armes peu efficaces… mais de forcer le joueur à s’acharner deux minutes sur une seule créature est tout simplement ridicule.
Bon… les armes à feu. Vrai, elles sont TRÈS efficaces. D’ailleurs, c’est votre seul moyen de défense valable. Cependant, celles-ci sont également inutiles si vous souhaitez ne pas être tué par un groupe de survivants souhaitant mettre la main sur votre butin. Les balles sont un vacarme ÉNORME, ce qui a pour effet d’attirer les zombies, ainsi que tous les joueurs assoiffés de ressources. Un seul conseil pour ma part, utiliser le fusil que vous aurez trouvé pour vous tirer une balle et ainsi tuer votre personnage. Vous ne regretterez pas ce geste… croyez-moi. Le pire reste à venir…
Mourir et revenir en jeu
Vous êtes mort… et ouais! Votre première mort. Les erreurs arrivent, mais bon, aussi bien reprendre le jeu et commencer à nouv… Attendez une minute… C’est quoi, ça? Vous devez attendre après un compteur avant de pouvoir reprendre le jeu?! Ouaip…
Vous avez bien lu. Lorsque vous perdez la vie (peu importe la raison), votre personnage ne pourra pas reprendre le jeu avant qu’un compte à rebours soit terminé. Au début, cela semble bénin, quelques minutes d’attente, c’est correct, on a plusieurs personnages, on peut toujours changer d’un à l’autre en attendant une dizaine de minutes, ou regarder quelques vidéos sur YouTube. Mais le temps augmente à chaque fois que vous mourrez. Rapidement, on passe de dix minutes d’attente à quinze, puis à trente, puis aux heures… et ainsi de suite. Bref, c’est vraiment la merde!
Mais ne vous inquiétez pas, Hammerpoint Interactive a la solution pour vous! DES MICROTRANSATIONS! Ouais… vous avez bien lu. Si vous ne voulez pas attendre, vous devez payer mes petits cocos. Si vous croyez que la compagnie Electronic Arts était un monstre en ce qui a trait aux microtransactions, et bien détrompez-vous. Cette compagnie de jeu a innové dans l’avarice et la soif du gain en faisant payer les joueurs pour pouvoir jouer au jeu qu’ils ont déjà acheté.
L’enfer des microtransactions
Donc ouais, le jeu est entièrement basé sur le grandiose concept des microtransactions. Première faute du jeu? Les deux types de monnaies du jeu sont directement liées. Vous pouvez vous procurer des points GC avec votre argent réel qui pourront être utilisés pour une variété de trucs. En cas de besoin, ces points pourront être changés en monnaie du jeu, permettant ainsi d’acheter tous les objets et pièces d’équipement que vous pourriez vouloir équiper sur vos personnages. Armes, armures, nourriture, etc. Bref, un manque flagrant de balance entre les joueurs. Toute personne désirant y mettre de l’argent aura alors un avantage dès le départ sur tous les autres joueurs…
Ensuite, comme mentionné un peu plus haut, l’équipe de développement a eu la brillante idée de vous faire payer pour que votre personnage puisse revivre et retourner en jeu. Passons au prochain point, d’accord?
Pour continuer, en tant qu’exemple de générosité, les concepteurs ont décidé d’offrir la chance aux joueurs d’avoir des serveurs privés qui permettraient aux joueurs de faire ce qu’ils veulent avec le jeu et leurs amis… pourvu que vous soyez prêt à payer le prix fort! Vous pourrez sélectionner la région de votre serveur, le nombre maximal de joueurs pouvant être connectés ainsi que la durée de votre location. Les prix peuvent devenir complètement exorbitants. Je m’ennuie de jeux comme Minecraft ou Garry’s Mod qui permettaient aux joueurs de générer leurs propres serveurs gratuitement…
Une toute dernière cerise sur le sundae? Les serveurs premium! Parmi les serveurs offerts à la communauté, il existe une section offrant des serveurs payants qui auront pour effet de doubler le nombre d’expérience acquis de vos personnages, la rareté des objets découverts lors de parties, un temps beaucoup plus court pour faire revivre vos personnages ainsi que des points GC offerts gratuitement chaque fois que vous vous connecterez sur le jeu. Les jeux Pay-to-win sont ce qui me dégoûtent le plus dans le monde de la microtransaction. Alors, passons à d’autres points.
Les serveurs / La communauté
Vous avez utilisé cette balle comme je vous l’avais suggéré un peu plus tôt? Non?! Hey merde… un zombie vous a tué? Non plus? Laissez-moi deviner… un joueur est arrivé et vous a tué sans que vous ailliez eue le temps de faire quoi que ce soit? Ahhhhh. Il me semblait bien! Vos premières parties seront cruelles, TRÈS cruelles. Vous remarquerez très rapidement que les morts-vivants ne sont aucunement une menace, que les joueurs le sont, plus encore que Day Z ou H1Z1.
Dans ce jeu, vous pouvez acheter des objets ainsi que des armes, sans compter que les joueurs apparaissent généralement toujours aux mêmes endroits. Une panoplie de programmes permettant de hacker le jeu sont également disponibles sur le web, créant ainsi une grandiose injustice en raison du peu de mécanismes en place pour protéger les joueurs honnêtes contre ceux qui ne veulent que voir le monde brûler. En mélangeant toutes ses choses, on a le droit à un magnifique cocktail de trahisons et de frustrations inutiles. Des joueurs qui travaillent ensemble pour « camper » les nouveaux joueurs et les dépouiller de tout leur matériel, des gens qui vont lancer de faux appels à l’aide pour faire des embûches aux gens trop crédules, des villes infestées de zombies surveillées par une dizaine de charognards armés d’armes à longue portée… bref. Tout le monde dans ce jeu veut votre mort.
Impossible de commencer ce jeu seul, vous devez absolument le faire avec un ami qui connaît déjà une clique et vous moquer des nouveaux joueurs en les piétinant, c’est la seule façon « d’avoir du plaisir » dans ce jeu, si je me fis à ce que j’ai vu. Bref, la communauté d’Infestation: Survivor Stories n’est pas toxique… elle est catastrophique!
Qualité graphique / sonore
En ce qui concerne l’allure des graphismes de ce jeu, je dois avouer qu’en résolution maximale, la qualité de l’image est quand même bien réussie… si l’on reste parfaitement immobile! Infestation avait le potentiel d’être un jeu agréable à l’oeil, cependant, on voit rapidement que l’équipe c’est pressée pour mettre de quoi en ligne sans trop tarder à faire du polissage. Les animations semblent incomplètes, sont saccadées et aucunement fluides, les textures utilisées sont peu nombreuses finissent par nous tomber sur le cœur tant elles sont utilisées partout et tout… je dis bien TOUT passe au travers de n’importe quoi. Certains rochers vous permettent de vous y cacher, vos pieds traverseront le sol, les éléments du décor ne possèdent généralement aucune collision. Bref, c’est vraiment laid. Cependant, si vous êtes en nature, les feuilles bougent au vent, c’est correct, non?
Concernant la musique, il n’y en a pas vraiment. En fait… oui, une seule. Vous aurez le même thème dans les menus du jeu, encore et encore, à répétition. Certes, le thème utilisé est tout de même intéressant, mais on finit par se lasser avec le temps, au bout d’une heure de jeu, j’ai décidé de mettre la musique en sourdine. Pour ce qui est de la qualité des sons utilisés, les zombies n’utilisent qu’une banque d’une dizaine de sons hautement répétitifs; grognement 1, 2, 3, coups de griffes, marche, course… et c’est tout. Dans un combat, ce sera le même son joué à répétition pendant plus de deux minutes. Rien d’exceptionnel côté sonore, la diversité n’est pas de la partie, mais les sons fonctionnent bien.
Conclusion
Malgré que nous pouvons voir que le jeu possède certaines bonnes idées côté mécaniques de jeu et que celui-ci semble être plus beau que DayZ (lorsque vous êtes immobile, important de préciser), tout le reste rend l’expérience tellement mauvaise que tout ce que vous ressentirez ne sera que frustration et amertume. Toutes les mécaniques de jeu nécessitant l’investissement d’argent de la part du joueur qui a déjà acheté le jeu, ainsi que le menu de clavardage peuplé à 95 % de personnes souhaitant vendre leurs objets pour de l’argent rendent l’expérience de jeu désagréable.
Et si vous tenez réellement à vous procurer le jeu, je vous conseille d’attendre qu’il soit en rabais lors d’une vente spéciale Steam et de l’acheter avec plusieurs de vos amis. Formez un clan pour survivre et attaquez les autres survivants qui tenteront de s’en prendre à vous, il est vraiment impossible de progresser seul dans ce jeu.
Points positifs :
- Système de création d’objets en utilisant une variété de ressources.
- Système de progression des personnages progressif qui ne part pas après la mort.
- Les 10 premières minutes de jeu qui vous donnent l’impression que vous allez jouer au jeu de l’année.
- Les textures utilisées pour le jeu rendent l’expérience un peu plus attrayante que DayZ, si vous restez immobile.
Points négatifs :
- Les sons utilisés comme fond vous rendront fou avec le temps.
- Toutes les animations sont très saccadées et vraiment loin d’être fluides.
- Problèmes de latence et de lags dans les mouvements de zombies et de joueurs.
- Les joueurs doivent payer pour revenir en jeu sans attendre après être mort.
- Des tonnes de microtransactions qui facilitent le jeu des joueurs fortunés.
- Une communauté remplie de tricheurs et de hackers.
- Une communauté hautement toxique.
- Le joueur doit créer des serveurs privés payants pour avoir une expérience PVE.
- Des tonnes d’armes de mêlée qui ne servent strictement à rien en raison de leurs inefficacité (frapper deux minutes pour tuer un seul zombie : inutile).
- Un système d’appel à l’aide inutile en raison de la communauté trop agressive.
- Ce jeu est en fait War Z qui a été renommé suite à toutes ses critiques négatives concernant ses pratiques douteuses.
Source 1 : Page Steam
Source 2 : Site Web officiel
Source 3 : Page Gamepedia
Source 4 : Page Wikipedia
Source 5 : L’histoire « faggot » expliquée par Gamespot