Cette année marquait la 12e édition du MIGS. Le classique était au rendez-vous : conférences fascinantes, stations de démonstration de jeux vidéo à venir et surtout, beaucoup de visibilité pour les studios indépendants. Entre les entrevues, la nourriture, les «cossins» gratuits, il y avait de quoi garder n’importe quel geek alerte et fasciné durant les trois jours.
Bien qu’au fond de moi je serais sincèrement en mesure d’affirmer que tout était fascinant, pour les besoins de la cause, je vais tout de même faire un top 5 de mes observations de cette année.
N°5 – La réalité augmentée – Meet Tango
Il va de soi que le concept de réalité augmentée/virtuelle prend de plus en plus de place dans le monde du jeu au fil des ans. Vue comme l’utopie à atteindre en terme de jeux vidéo (c’est-à-dire une immersion totale où nous en oublions la réalité), beaucoup d’investissement sont mis sur les dispositifs qui peuvent améliorer l’immersion. Sony, le Time Machine VR et bien d’autres, la course aux gadgets s’est officiellement lancée.
Projet Tango est aussi un participant de cette course, toutefois il s’y attaque différemment. Plutôt que de s’attarder sur ce que le joueur voit de ses propres yeux, le dispositif se concentre plutôt sur la construction d’un espace à travers un iPad. Grâce à son capteur optique et de mouvement, Tango est en mesure de reconstituer l’espace autour du joueur en format virtuel à l’écran avec une exactitude surprenante. Une approche riche de potentiel en ce qui concerne la jouabilité. Ce qui était présenté était encore au stade de prototype. Ce petit bijou a toutefois un brillant avenir.
Pour les intéressés, leur site internet est le suivant : https://www.google.com/atap/project-tango/
N°4 – Le folklore Québecois strikes again
Parabole Studio est une compagnie québécoise qui se spécialise surtout dans les jeux sérieux et les expériences interactives sur mesure. Fondée en 2012 par trois jeunes hommes, ce n’était qu’une question de temps avant que leur passion du jeu vidéo prennent le dessus et qu’ils se lancent officiellement dans leur premier jeu vidéo narratif. Ainsi naquit Kôna, un jeu d’aventure de survie qui prend place dans le Nord québécois dans les années 1970. Après Sang-Froid d’Artifice Studio et maintenant Kôna, le folklore québécois commence lentement à prendre sa place dans le monde vidéoludique.
«Max», le directeur technique, nous a expliqué justement que le folklore québécois est riche en potentiel et qu’il mérite d’être exploré et ce fut le principal point de départ du projet. Pour son côté innovateur en terme de Lore, la narration qui va s’avérer très riche en plus d’être conté par François Devost (un conteur célèbre québécois), Kôna a un brillant avenir.
N’hésitez pas à visiter le blogue de l’équipe de Parabole pour suivre les dernières actualités du jeu : http://www.konagame.com/
N°3 – Les grosses bêtes d’antan
Comme mentionné précédemment, la réalité virtuelle occupe une place de plus en plus importante dans le monde du jeu (ainsi qu’au MIGS). Il est très difficile devant un écran de donner une bonne impression de la taille des animaux, créatures ou structures. Nous avons toujours une idée approximative, mais le côté intimidant est parfois difficile à saisir.
Time Machine VR¸de Minority Media Inc., a réussi à m’intimider! En combinant l’Oculus Rift, un thème rarement exploré dans les jeux (la préhistoire) et un côté éducatif, Time Machine vous plonge (littéralement) dans les eaux préhistoriques à bord d’un sous-marin. Vous êtes un scientifique à la recherche d’un ingrédient clef pour un remède qui pourrait sauver la race humaine. L’humanité est convaincue que l’ingrédient secret se trouve à la préhistoire. On vous envoie donc sans hésiter dans l’inconnu du monde jurassique, là où l’hostilité prime sur la tranquillité.
L’Oculus Rift fait ici toute la différence puisque, pour ceux qui l’ignorent, les bêtes étaient gigantesques à l’époque. Par conséquent, naviguer à côté d’une créature qui fait trois fois la taille d’une baleine et l’observer de nos «propres yeux» grâce à l’Oculus donne au rapport de taille une efficacité remarquable. Le jeu prend même le temps de nous fournir des informations supplémentaires sur les bêtes des eaux que nous croisons, donc parfait pour éduquer les incultes de la préhistoire comme moi.
Il va de soi que ce qui était présenté n’était qu’un démo. La nouveauté et l’innovation sont donc mises en évidence, rendant l’expérience mémorable. Il reste à voir si l’expérience finale gardera cette touche et le goût de découverte tout au long de l’expérience.
Time Machine VR offre un early access avec du contenu inédit pour les intéressés : http://www.weareminority.com/time-machine/
N°2 – La fois où Princesse Peach était liquide
Il n’y a rien de plus récompensant après une énorme journée de conférences, de visites de kiosques et de tests de jeux que de se faire récompenser par des cocktails à thématique de jeux vidéo, gracieuseté du Nexus Bar. Original, délicieux, parfait pour l’atmosphère, ces créations uniques étaient une très belle cerise sur le gâteau. Ce qui nous était offert n’était que la pointe de l’iceberg. Le bar en soi offre bien plus encore, nous vous invitons donc à vous y rendre sans plus tarder!
N°1 – Le MIGS
Bon d’accord, je triche avec celui-ci en mentionnant quelque chose de très large et général. L’édition de cette année était excellente (sans pour autant dire parfaite). Les kiosques étaient intéressants, les jeux, innovateurs, la nourriture, excellente et les conférences, très éducatives. Nous avons même été gâtés par l’Orchestre de jeux vidéo (OVJ) qui nous a offert un medley des grands classiques de Nintendo lors de la deuxième journée.
N’importe quel geek (et journaliste) peut y trouver son compte. S’il y avait un aspect à améliorer, ce serait les indications. Qu’est-ce qu’il y avait à quel endroit, à quelle heure, combien de temps chaque activité durait, (etc.) n’était pas toujours très évident et il y a eu beaucoup de changements de dernières minutes qui ont amené certaines confusions. Autre aspect que j’oserais classifier de cruel : il y a eu, à quelques reprises, plusieurs conférences intéressantes qui avaient lieu en même temps, nous obligeant à choisir, ce qui est franchement dommage. Mais c’est dur, puisque tout était intéressant.
En bref
Donc, j’aurais pu mentionner les futures nouveautés de Unity, le prochain jeu d’Ubisoft (For Honor), le cours 101 sur le marketing des jeux indépendants, l’intégration de la réalité virtuelle au cinéma ou même des cupcakes. Le MIGS 15 était riche en contenu. De bonnes découvertes ont été faites. Est-ce que le MIGS vaut le coup? Pour les passionnés, oui. Est-ce qu’il y a place à l’amélioration? Forcément, comme toute chose dans la vie. Le MIGS15 a été surprenant sur plusieurs aspects et j’attends avec impatience la prochaine édition.