Il y a quelque temps, je me promenais sur Steam en cherchant pour des jeux steampunk intéressants. Et puis, je me suis arrêté sur Lock’s Quest. Le jeu, avec un look rétro, semblait être un jeu de stratégie simple, mais attrayant. Du coup, je me le suis procuré en espérant avoir une magnifique expérience. Alors que je croyais avoir une route sans embûches, je me suis affronté à une expérience rocailleuse et irrégulière. C’est pourquoi j’ai décidé de vous faire part de mon expérience en critiquant le jeu.
Bonne lecture!
Fiche technique
- Date de sortie : 30 mai 2017
- Plateformes : PC
- Genre : RPG, Stratégie, Rétro, Steampunk
- Éditeur : THQ Nordic
- Développeur : Digital Continue
- Multijoueur : Non
- Disponible en français : Oui
- Contenu téléchargeable : Non
- Micro-transactions : Non
- Prix : 16,99 $
- Page Steam
C’est quoi ça, Lock’s Quest?
Lock’s Quest est un jeu de Tower Defense originellement publié sur la Nintendo DS. Celui-ci utilise une approche différente au style en incorporant des éléments de Action-RPG dans le lot. Ce choix de conception rend le jeu beaucoup plus vivant, et certainement plus captivant. À l’époque de la version portable, les critiques étaient unanimes : Lock’s Quest était un jeu que les gens devraient se procurer. Il était amusant, beau et sa vision au genre rendait l’expérience très intéressante. Et puis, c’est le 30 mai 2017 que le jeu fut porté sur les ordinateurs via Steam. Les critiques sur le web concernant la version pour ordinateurs semblent être partagées, mais cela ne m’a pas empêché d’essayer le tout pour vous.
L’histoire et les personnages
Le jeu se déroule dans un royaume construit en utilisant une substance mystérieuse connue comme étant La Source. Des architectes doués de magie (Archi-techs) étudièrent la source afin d’apprendre comment manipuler celle-ci et protéger le royaume adéquatement. Le plus grand de ces archi-techs, Agonius, découvrit la possibilité d’émuler la vie en créant des machines vivant grâce à cette mystérieuse énergie. Le roi lui interdit de continuer ses recherches en raison du danger que cela pourrait causer à l’humanité. Par la suite, une guerre entre ce royaume et les automates d’Agonius commença. Après plusieurs années de combats, l’archi-tech maléfique est vaincu et le royaume revient en paix. L’histoire du jeu se déroule alors que les automates d’Agonius reviennent afin d’éradiquer l’humanité. Un jeune apprenti archi-tech se voit mêlé à cette histoire et tentera de mettre un terme aux actions de l’archi-tech maléfique. Un jeune garçon qui semble innocent aux premiers abords deviendra le sauveur d’un royaume entier.
Bref, l’histoire qu’on nous présente n’est pas très poussée et utilise plusieurs clichés prévisibles. Les personnages, quant à eux, ne sont pas très crédibles et semblent tenir pour acquis que Lock acceptera tout ce qu’on lui demande sans broncher (ce qu’il fait d’ailleurs). Cependant, l’univers proposé est tout de même intéressant. C’est juste dommage que l’on n’ait pas pris la peine de le développer davantage. Si vous cherchiez à mettre la main sur un chef-d’œuvre littéraire, vous serez déçu. Cependant, le tout fonctionne assez bien pour raconter l’histoire entre les différentes missions.
Les mécaniques de jeu
Premièrement, il est important de commencer en mentionnant que Lock’s Quest est très linaire. En effet, on nous propose 75 missions qui dérouleront au fil de l’aventure de notre héros sans vraiment nous offrir de quêtes secondaires. Certes, il y a un mode survie dans lequel on doit survivre le plus longtemps aux hordes d’Agonius, mais cela devient rapidement lassant.
De plus, il n’y a aucune progression de notre personnage autre que ce que l’histoire nous permet d’apprendre à utiliser. Le jeu nous offre de nouvelles constructions ainsi que quelques pouvoirs tout au long de l’aventure, mais le joueur n’a aucun contrôle sur le tout. Du coup, on est limité par ce que le jeu nous permet d’avoir au moment précis dans lequel on se trouve, ni plus ni moins. Il aurait été assez intéressant d’avoir un arbre de compétences dans lequel le joueur pouvait investir pour sélectionner lui-même son style de jeu au fil du temps. Ce n’est pas un énorme problème, mais cela aurait été un énorme plus pour les amateurs de jeux de rôle. Les missions se divisent en deux phases alternatives : la phase de construction et la phase d’action.
La phase de construction
Premièrement, on nous permet de créer les défenses qui nous permettront de protéger notre objectif avant que l’action ne commence. Pour ce faire, on nous offre un score de source restreint avec lequel on doit sélectionner les trucs que l’on désire construire. On peut construire des murs, des tourelles, des pièges ainsi que placer des unités mobiles (soldats, archers, etc.) afin de planifier sa stratégie. En utilisant la manette de jeu, le tout se fait assez bien sans trop se casser la tête. Personnellement, cette partie du jeu est celle qui m’intéresse le plus. Comme j’adore construire des choses et planifier mes stratégies, cela vient me chercher.
Cependant, chaque phase de construction dans une mission possède un compteur de temps. Si le joueur n’a pas terminé ses préparations à temps, trop tard! Je crois que ce compteur de temps était inutile, et que celui-ci pourrait causer de la frustration aux joueurs qui désirent prendre leur temps. Je comprends que c’est une façon d’ajouter un stress supplémentaire, mais Lock’s Quest aurait été tout aussi agréable sans ce facteur. Puis, une fois que la planification est terminée, on débute la phase d’action!
La phase d’action
Dans la phase d’action, notre but est de protéger activement notre source d’énergie contre les automates, qui attaquent en vagues de plus en plus grosses. Pour ce faire, on doit réparer nos fortifications, attaquer directement l’ennemi avec ses outils, ou en utilisant de puissants sortilèges. En détruisant les ennemis, on collecte de l’énergie, qui sera par la suite utilisée pour construire de nouvelles fortifications. Et puis, après que l’objectif est complété, on retourne pour une nouvelle phase de construction. Et on alterne ainsi de suite jusqu’à ce que la mission soit complétée.
Afin d’ajouter un niveau d’interactivité, le jeu demande au joueur d’accomplir certaines actions avec sa manette (ou son clavier et sa souris) pour effectuer certaines actions. En attaquant avec une certaine arme, on doit accomplir un combo de boutons. Si on souhaite réparer une fortification, on doit simuler le mouvement d’une clé à manivelle avec son joystick, etc. C’est une belle touche qui apporte un certain niveau de stress lors de combats, et j’aime bien. Si on rate son action, on réussit tout de même à attaquer ou réparer, mais le résultat est moins important.
S’il y a quelque chose qui me déçoit de la phase d’action, c’est le fait qu’il nous est impossible d’utiliser l’énergie que l’on collecte pour construire en plein combat. Il peut arriver que l’ennemi arrive à démolir un mur ou une tour de défense avant même que vous ayez la chance de réparer le tout. Du coup, l’impossibilité d’improviser de nouvelles défenses activement au lieu d’attaquer l’ennemi aurait été une belle possibilité. Certes, on peut prévenir les problèmes en attaquant l’ennemi soi-même, mais j’ai l’impression qu’on a manqué une belle opportunité.
Et c’est amusant?
En soi, Lock’s Quest est tout de même amusant pour les amateurs de jeux de Tower Defense qui cherchent quelque chose de nouveau à se mettre sous la main. L’approche est intéressante et l’action est là. Si les moments entre les combats sont longs et ennuyants, les phases d’action et de construction ne le sont pas, et cela en est sa force. Cependant, j’aurais tendance à dire que les développeurs ont tenté de se refaire un peu d’argent en republiant un vieux jeu, et ce, en faisant le moins d’efforts possible. Et si je me fis aux commentaires d’autres joueurs sur Internet, je ne suis pas le seul à penser la même chose.
En effet, j’ai remarqué que la traduction du jeu était bourrée de fautes, au point où certaines phrases étaient complètement coupées. Et puis, certains menus semblent complètement désuets. Par exemple, le menu qui apparaît en pausant le jeu ne fait pas de distinction entre le jeu et le menu. Du coup, on est incapable de naviguer dans celui-ci. Non seulement ça, mais les contrôles créés pour le clavier et la souris sont également dégueulasses. J’ai passé une bonne dizaine de minutes à tenter de terminer le tutoriel en remarquant que les contrôles étaient bloqués, m’empêchant d’avancer. Du coup, j’ai décidé de jouer avec une manette de jeu, ce qui améliora grandement mon expérience. Après quelques heures de jeu, j’ai remarqué quelques bogues ici là, mais rien qui m’empêcha de progresser normalement.
Malgré tout, Lock’s Quest reste quand même un jeu intéressant, malgré son exécution qui laisse à désirer.
Le style artistique
Visuellement parlant, Lock’s Quest n’est pas vraiment différent de la version originale. On utilise une approche au look rétro avec une vue isométrique nous rappelant le style JRPG de l’époque Super Nintendo. Personnellement, j’aime bien le style et je trouve celui attrayant à l’œil. Les animations sont bien réussies, le texte est facile à lire et le jeu s’adapte bien aux différentes tailles d’écrans. Cependant, il est important de mentionner qu’il m’est arrivé à quelques reprises de voir des bogues ici et là : par exemple, des personnages avec une animation boguée ou bien des petites corruptions temporaires de pixels. Bien sûr, rien de grave n’est arrivé pendant que je jouais, mais cela pourrait facilement déplaire à plusieurs personnes.
Les portraits des personnages sont dessinés à la main et sont assez réussis. Le style de ces dessins fait contraste avec le style du jeu, qui m’inspire le style des jeux de rôle japonais, mais cela fait très bien le travail. Il n’y a pas réellement de cinématiques, si ce n’est que quelques scènes utilisant un dessin beaucoup plus détaillé suivi de texte. Cela est particulièrement utilisé lorsque l’on raconte l’histoire du vilain du jeu.
Conclusion
Malgré son lot de problèmes et l’impression qu’on a essayé de faire une passe rapide d’argent, Lock’s Quest reste tout de même un jeu intéressant. Si j’avais à suggérer une version du jeu à se procurer entre le jeu PC et celui sur Nintendo DS, je n’hésiterais pas à dire d’y aller avec l’original, qui me semble être de loin supérieure. Cependant, comme le jeu peut être difficile à obtenir en version physique, Steam peut être une bonne alternative si vous avez une manette de jeu compatible avec votre ordinateur. Si vous souhaitez jouer en français, soyez prêt à voir plusieurs problèmes de localisation. Et SURTOUT, évitez de jouer avec le clavier et la souris. Autrement, vous perdrez la tête! Pour une vingtaine d’heures, vous aurez quand même du plaisir malgré les quelques bogues causés par le changement de plateforme.
On aime :
- L’injection d’action directe dans un tower defense est amusante;
- L’univers présenté est intéressant malgré son histoire ordinaire;
- Le jeu est très agréable visuellement;
- La musique est entraînante et bien mixée.
On aime moins:
- La localisation du texte est mauvaise;
- Les contrôles clavier/souris sont dégueulasses;
- Certains menus du jeu sont inutilisables;
- Il y a des bogues graphiques ici et là tout le long du jeu;
- L’intelligence artificielle des ennemis est boguée de temps en temps.