Critique cinéma – IT (2017)

IT (2017)

Stephen King est un de ces rares auteurs prolifiques qui réussit à vivre de ses histoires depuis plus de 40 ans. Les angoisses et traumatismes de l’enfance demeurent des thèmes récurrents au travers de ses œuvres, mais c’est dans It (Ça en version française) qu’il en explore plus profondément ses conséquences.


L’évolution de IT et de Pennywise

Bien qu’un téléfilm en 1990 a été mis en scène pour la télé (avec l’inoubliable Tim Curry dans le rôle de Pennywise), la qualité de la réalisation ainsi que le jeu des acteurs demeuraient plutôt tièdes et inadéquats. Écrivant un scénario pour la télé (les années 90 avaient une tout autre mentalité pour les séries et les téléfilms comparativement à aujourd’hui), les scénaristes devaient se restreindre et l’œuvre de Stephen King se retrouva censurée et modifiée de manière à satisfaire les hauts dirigeants des chaînes télé… et surtout ne pas montrer de la violence envers les enfants.

La version 2017, elle, y va jusqu’au bout. Les scénaristes sont beaucoup plus fidèles à l’œuvre que le téléfilm, n’ayant aucune gêne de montrer les scènes brutales ou les moments d’épouvantes qui sont, à mon avis, beaucoup plus efficaces. Bill Skarsgård, qui a la lourde tâche de jouer le clown maléfique Pennywise, réussit avec brio de personnifier une présence menaçante, terrifiante, et surtout plus agressive que la version de Tim Curry. Bill Skarsgård incarne un véritable prédateur plutôt qu’un bouffon : certains de ses tics et mouvements étranges de ses yeux deviennent véritablement inquiétants!

Pennywise dans la télésérie originale
Pennywise dans la télésérie originale
Et Pennywise en 2017... terrifiant!
Et Pennywise en 2017… terrifiant!

Personnages crédibles et charmants

Et que dire des personnages principaux? Les jeunes acteurs sont plutôt convaincants, chacun ayant son moment de gloire. Ceux qui n’ont pas lu ou vu le film de 90 vont sûrement faire une association plus directe à Stranger Things, qui en soi est une sorte d’hommage aux films et romans de Stephen King… Donc, sans It ou Stand by Me, pas sûr qu’il y aurait eu Stranger Things! Reste que le timing est parfait, car avec la deuxième saison qui s’en vient, le film entre dans un courant populaire (histoire d’horreur et surnaturelle mettant en vedette des enfants), spécialement pour son récit raconté dans les années 80 plutôt que les années 50 comme dans le roman original.

Mention spéciale pour la jeune actrice Sophia Lillis, qui donne une solide performance dans le rôle de Beverly, la seule fille du groupe. Elle dégage une maturité surprenante qui colle bien à son personnage qui vit des moments intenses face à son père abusif, la forçant à évoluer vers le monde adulte plus tôt que prévu pour survivre.


Rythme efficace, ambiance sombre

Le rythme du film est, à mon avis, très bien amené, laissant évidemment de côté beaucoup de scènes explicatives du roman pour laisser place à une version plus épurée, mais efficace. Malgré l’ambiance sombre du récit, l’humour est quand même au rendez-vous, surtout entre les jeunes personnages, qui sont encore des enfants malgré les horreurs de l’histoire. Le ton demeure bien balancé sans nous faire regarder l’heure : on apprend à bien connaître les personnages au point de vouloir leur victoire face au terrible clown.

Pour un budget modeste, les effets spéciaux du film demeurent convaincants, et surtout intéressants, spécialement pour Pennywise : en effet, le clown possède de multiples apparences qui sont bien illustrées et qui demeurent très efficaces, donnant des scènes d’épouvantes réussies.


La perfection n’existe pas

Le film n’est pas parfait, loin de là. Certains personnages secondaires sont très exagérés (Henry le goon par exemple, ou certains parents des jeunes), mais le tout vient du roman de Stephen King, qui a cette habitude d’écrire certains antagonistes comme des êtres extrêmes sans avoir de nuances dans leurs agissements. La musique est également un peu trop omniprésente dans certaines séquences, donnant un résultat très « hollywoodien ». Le manque de moments silencieux ne permet pas d’avoir une ambiance d’horreur qui laisse place à l’imagination du spectateur. Aussi, certaines « règles » établies pour les pouvoirs surnaturels de Pennywise ne sont pas toujours claires et m’ont amené plusieurs questions…


En conclusion

BREF! Pour finir, It demeure un bon film d’épouvante qui, malgré ses caractéristiques très hollywoodiennes, demeure efficace dans son traitement de l’œuvre de Stephen King, tout en offrant un peu d’humour à travers ses personnages attachants. Les scènes de violence, parfois brutales, sont fidèles à ce que monsieur King avait en tête, en 1986…

8/10


En savoir plus sur IT (2017)

À Derry, dans le Maine, sept gamins ayant du mal à s’intégrer se sont regroupés au sein du « Club des Ratés ». Rejetés par leurs camarades, ils sont les cibles favorites des gros durs de l’école. Ils ont aussi en commun d’avoir éprouvé leur plus grande terreur face à un terrible prédateur métamorphe qu’ils appellent « Ça »…

Car depuis toujours, Derry est en proie à une créature qui émerge des égouts tous les 27 ans pour se nourrir des terreurs de ses victimes de choix : les enfants. Bien décidés à rester soudés, les Ratés tentent de surmonter leurs peurs pour enrayer un nouveau cycle meurtrier. Un cycle qui a commencé un jour de pluie lorsqu’un petit garçon poursuivant son bateau en papier s’est retrouvé face-à-face avec le Clown Grippe-Sou…

  • Date de sortie : 8 septembre 2017
  • Genre : Horreur
  • Réalisateur : Andy Muschietti
  • Scénarisation : Chase Palmer, Cary Fukunaga, Gary Dauberman
  • Producteurs : Roy Lee, Dan Lin, Seth Grahame-Smith, David Katzenberg, Barbare Muschietti
  • Mettant en vedette : Bill SkarsgårdJaeden LieberherFinn Wolfhard
  • Musique : Benjamin Wallfisch
  • Maisons de Production : New Line Cinema, Ratpac-Dune Entertainment, Vertigo Entertainment, Lin Pictures, KatzSmith Productions
  • Maisons de Distribution : Warner Bros. Pictures

https://www.youtube.com/watch?v=Tw3yT-qAbvc

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