Vous vous promenez sur Steam et cherchez à mettre la main sur un JRPG sans avoir à débourser une fortune. Par hasard, vous tombez sur Recettear – An Item Shop’s Tale, mais vous vous demandez si le jeu en vaut la peine. Et bien, aujourd’hui est votre jour de chance! Laissez-moi vous en faire la critique!
Fiche technique
- Développeur: EasyGameStation
- Éditeur: Carpe Fulgur
- Plateformes: PC
- Nombre de joueurs: 1
- Type de jeu: jeu de rôles
- Prix de base: 21.99 $
- Disponible en français: non
- Extensions : Nnon
C’est quoi, ça?
Pour faire bref, Recettear est un savant mélange entre le jeu de rôles japonais d’action et le jeu de gestion de commerce. Étant jeune, j’adorais l’idée de gérer un commerce dans mes jeux de rôles sur table pendant que mon personnage attendait la prochaine aventure. Ici, c’est quelque chose de très similaire qu’on nous propose à l’intérieur d’un jeu vidéo. Originellement publié au Japon en 2007, le jeu a pris trois ans pour être traduit et publié sur la populaire interface Steam, le 10 septembre 2010, pour le plus grand plaisir des fervents amateurs de jeux japonais.
D’ailleurs, Carpe Fulgur, l’éditeur avait sous-estimé la popularité du jeu en espérant vendre que dix milles copies dans le marché nord-américain et européen. À leur plus grande surprise, la compagnie comptabilisa les ventes et réalisa plus de 300,000 ventes en septembre 2013. C’est ainsi que la compagnie profita de la popularité du jeu pour se lancer dans la localisation et la traduction d’autres jeux japonais méconnus du public de l’ouest.
L’histoire et les personnages
Si vous jouez à Recettear, ce n’est clairement pas pour son histoire; celle-ci n’est qu’un prétexte pour expliquer la création de votre magasin ainsi que vos explorations de donjons avec la guilde des aventuriers. Pour faire bref, le père de Recette s’est enfui de la demeure familiale alors qu’il était endetté jusqu’au cou. Une fée assignée à la collecte de la dette fait un pacte avec la jeune fille, si elle réussit à faire fructifier le magasin d’objets afin de payer périodiquement la dette, celle-ci ne sera pas jetée à la rue. C’est après l’ouverture du magasin que Recette développera des liens avec sa nouvelle amie (et associée) Tear tout en faisant la connaissance de nouveaux compagnons pour partir à la découverte de nouveaux objets à vendre.
En fin de compte, l’histoire est très simple, mais fait bien le boulot. Chaque personnage possède des traits qui lui sont propres, mais s’inspirant grandement des clichés japonais. Par exemple, Recette est une petite fille, pleine de bonnes intentions et super souriante quoique un peu simplette, Caillou le magicien est élitiste et refuse de croire que Recette est la propriétaire du magasin. Louie est un apprenti-aventurier rempli de potentiel, mais aussi pauvre qu’un itinérant, Charme est une voleuse au coeur tendre et ainsi de suite.
Rien d’exceptionnel, l’univers est assez ordinaire, mais on pardonne rapidement.
Les mécaniques de jeu
Le jeu se divise en deux mécaniques distinctes : la gestion du magasin et l’exploration de donjons. Pour arriver à compléter le jeu et à réaliser l’objectif de Recette, vous devrez alterner entre ces deux modes de jeu afin de découvrir de nouveaux alliés et de dénicher des objets de plus grande valeur pour votre magasin. Le tout est assez bien expliqué à l’aide de tutoriels placés chaque fois qu’une nouvelle mécanique est intégrée.
Les mécaniques du magasin
Le magasin est le lieu où vous passerez la plus grande partie de votre temps à travailler pour payer votre dette à la fée Tear. Le concept du magasin est simple : vous placez des objets sur vos tablettes et tentez de les vendre au prix le plus élevé qui soit aux clients intéressés par votre marchandise. Les objets peuvent être achetés auprès de fournisseurs dans la ville ou récupérés lors d’aventures avec la guilde.
Valeurs à la hausse et à la baisse : Quelques fois, certaines catégories d’objets seront affectées par les facteurs de l’offre et de la demande, faisant varier la valeur des objets de façon significative. Une annonce est faite pour annoncer la chose aux joueurs. Si des objets sont affichés en rouge, c’est l’occasion de vendre au prix fort pour un maximum de profit et d’éviter leur achat dans la ville. Alors qu’un objet en bleu devrait être enlevé des tablettes autant que possible, tout en vous offrant l’occasion de faire quelques réserves chez les fournisseurs.
Négociations : Lorsqu’un client souhaite acheter ou vendre un objet, vous devrez commencer le processus de négociation. Le but de cette activité est d’avoir les plus hauts pourcentages de vente et les plus bas pourcentages d’achat possible. Chaque type de personnage (vieillard, petite fille, mère de famille, etc.) possède ses propres préférences que vous devrez étudier au fil du temps. S’il y a un seul problème avec cette mécanique, c’est le fait qu’il est IMPOSSIBLE de refuser l’achat d’objets. À cause de cela, un objet que vous ne souhaitez pas acheter peut faire baisser vos scores.
Niveaux de vendeur : En vendant des objets à répétitions, vous gagnerez des points d’expérience qui vous permettront de gagner de nouvelles capacités pour votre magasin afin de vous aider dans la vente de produits. En vendant des objets, vous pourrez obtenir des combos en faisant des ventes en continu sans perdre de client, plus le combo est élevé et plus vos points d’expérience seront élevés. Les niveaux vous permettront d’avoir de nouvelles tapisseries, un nouveau sol, plus d’espace et de tables, etc.
Paiement de la dette : Le jeu tourne autour d’une dette que vous devrez payer graduellement. Chaque semaine, une date fixe est sélectionnée avec un montant devenant de plus en plus gros. Si vous arrivez à avoir la somme désignée lors de la collecte, vous sautez à l’étape suivante. Si vous n’y arrivez pas, vous recommencez l’histoire du début en gardant vos objets ET niveaux de vendeur.
Les mécaniques d’exploration des donjons
Afin de progresser dans le jeu et de trouver des objets rares à revendre dans votre boutique, vous devrez partir à l’aventure avec l’un des membres de la guilde avec qui vous êtes ami. Ce mode de jeu change d’une perspective de gestion à celle d’un jeu de rôles d’action japonais. Vue de dessus, combat en temps réel, pouvoirs spéciaux, points de vie, expérience, etc. Dans ce mode, vous ne prenez pas le contrôle de Recette, mais bien de votre aventurier! La marchande restera à vos côtés pour collecter les objets pour vous.
En tuant les monstres, vous pourrez récupérer des objets pendant votre aventure; armes, ingrédients, nourriture, trésors, etc. Le sac à dos de Recette a une limite, ce qui signifie que vous devrez faire attention aux objets que vous souhaitez rapporter à la boutique. Cette partie du jeu est d’ailleurs la plus amusante du lot puisqu’elle est bourrée d’action et se rapproche le plus de ce qu’on devrait s’attendre d’un jeu de rôles d’action japonais. Pour les fins amateurs de Action RPGs, c’est là que vous trouverez votre comble dans Recettear.
Contrôles et jouabilité
Les contrôles sont assez simples et se prennent bien en main, mais il y a une chose que je déteste et c’est le fait qu’il soit impossible de savoir à quelles touches sont assignés les boutons affichés dans le jeu. En effet, le jeu utilise les termes « Boutons 1/2/3 » au lieu d’afficher les touches assignées aux contrôles (qu’il s’agisse de touches du clavier ou des boutons d’une manette). Vous devrez donc tenter votre chance par essais et erreurs pour comprendre quel bouton est représenté par quelle touche.
Autre point négatif du jeu, c’est qu’il nous est impossible de changer nos contrôles manuellement directement à partir du jeu. Pour ce faire, vous devrez démarrer l’outil de configuration à partir de Steam avant de démarrer votre jeu (chose qui peut rapidement passer inaperçue). Peu intuitif, mais au moins, on a cette possibilité, encore faut-il remarquer qu’elle existe.
L’interface de jeu et les graphiques
L’interface du jeu est bien montée. Les menus sont simples à utiliser, les textes sont lisibles et le style utilisé nous rappelle bien les classiques jeux de rôles japonais du passé. Selon moi, le seul problème (et il est petit) avec l’interface est le fait que l’anglais est la seule langue supportée, aucune localisation n’a été faite autre que pour l’anglais.
Les graphiques, quant à eux, ont assez bien vieilli. On nous offre un style mélangeant une 3D basique, mais adéquate à un style se rapprochant de celui des séries animées japonaises. Décors en trois dimensions, objets et personnages en deux dimensions. Quoique le mixte semble étrange à première vue, le tout fonctionne bien. Ce n’est pas le jeu le plus beau, je concède, mais vous serez tout de même charmé par son allure visuelle tout de même.
La trame sonore et la musique
Bien que le nombre de mélodies offertes soit peu élevé, la musique colle bien à l’univers, et l’atmosphère légère qu’on nous propose tout au long du jeu. Celle-ci est de bonne qualité et finit par rester ancrée dans notre tête après plusieurs heures de jeu.
https://www.youtube.com/watch?v=R8j8LMniyoU&list=PL8EF51C8B328E237E&index=2
Le jeu ne possède aucune voix à proprement parler sauf quelques sons ici et là qui nous permettent de connaître le ton de voix de chaque personnage. Tout au long du jeu, Recettear répétera les mêmes phrases à répétition, ce qui va finir par vous énerver un peu avec le temps (on s’entend qu’elle a un ton de voix assez stridente). Malgré tout, on arrive à lui pardonner assez facilement. Après tout… QU’EST-CE QU’ON NE FERAIT PAS POUR LE PROFIT !?
Son et musique de qualité. Un peu répétitif, mais bien réalisé.
Conclusion
Quoi qu’il ne soit pas parfait, Recettear – An Item Shop’s Tale est un jeu que je conseille aux amateurs de jeux de rôles japonais qui cherchent un jeu d’aventure pas trop compliqué. Les mécaniques de jeu sont loin d’être parfaites et l’histoire est peu originale, mais, en fin de compte, on finit par s’attacher à cet univers et à ce petit jeu. Une expérience calme, mignonne et agréable qui se retrouve souvent en soldes sur Steam.
On aime :
- Le jeu est mignon et l’esthétique est bien réalisée;
- La difficulté du jeu n’est pas très élevée, mais reste progressive;
- Le concept du jeu est une approche originale des jeux de rôles japonais;
- La musique est bien réalisée, quoique limitée en quantité;
- Une bonne longévité, offre au minimum 30 heures de jeu;
- Très souvent offert à prix réduit sur Steam.
On aime moins :
- Très répétitif;
- Histoire banale et personnages peu originaux;
- Nécessite de recommencer le jeu plusieurs fois pour être terminé;
- Le contrôle sur l’équipement de nos aventuriers est très limité;
- Il est impossible de refuser l’achat d’un objet vendu par un client;
- Quelques lacunes concernant l’affichage et la modification des contrôles.
Source 1 : Page Wikipédia (histoire et réception du jeu)
Source 2 : Page Steam du jeu