Critique – Evoland

« Pastiche (n.m.) : Œuvre littéraire ou artistique dans laquelle on imite le style, la manière d’un écrivain, d’un artiste soit dans l’intention de tromper, soit dans une intention satirique. »

– Dictionnaire Larousse

FICHE TECHNIQUE

  • Développeur: Shiro Games
  • Plateformes: PC, Linux, Mac, iOS, Android
  • Nombre de joueurs: 1
  • Type de jeu: jeu de rôles
  • Date de parution: 4 avril 2013
  • Prix de base: 10,99$

Il serait difficile de trouver un terme qui décrit mieux Evoland que pastiche. Le jeu est un vrai condensé de clichés des jeux de rôles, un voyage à travers les âges qui montre l’évolution du genre à travers ses différents styles de jouabilité. Alternant les hommages, le jeu passe de The Legend of Zelda à Diablo en passant par Final Fantasy, pour n’en nommer que quelques-uns. L’humour employé au cours de l’histoire est très ciblé vers les amateurs de jeux de rôles, mais le jeu est très clair à propos de son public intentionnel. Les blagues et les clins d’oeil ont même réussi à me faire rire quelques fois, ce qui est impressionnant pour un jeu, un domaine où l’on tarde encore à maîtriser l’art du rire.

L'humour en action
L’humour en action

Une leçon d’histoire

Evoland a un concept original: c’est un mélange des jouabilités des différents jeux cultes dans l’histoire du jeu de rôles. On a ainsi droit à du 2D, du 3D, de l’exploration, du combat en temps réel, du combat tour par tour et quelques autres styles. Le plus grand attrait du jeu est probablement ce changement imprévisible de styles. La curiosité pousse le joueur à continuer pour découvrir les nouvelles surprises que les développeurs ont concoctées. Ce serait de gâcher cette découverte que d’entrer dans les détails à propos des styles proposés dans le jeu. Cependant, malgré une narration sympathique et un concept intéressant, les failles d’Evoland résident dans l’exécution de ce concept.

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À la vitesse d’une tortue arthritique

La grande faiblesse d’Evoland est sa lenteur insupportable. Les mouvements du personnage sont atrocement lents, surtout dans les villages, où le jeu requiert de trouver les bons villageois à qui parler pour faire avancer la quête. On se retrouve ainsi à traverser le village dans son intégralité trois ou quatre fois, quand la vitesse de mouvement force cette traversée à durer beaucoup trop longtemps, même pour une seule traversée. La bande sonore limitée qui devient rapidement répétitive vient renchérir sur un sentiment de frustration dû au rythme du jeu. Cette lenteur permet de remarquer que les environnements semblent trop grands et souvent trop vides, ce qui accentue l’impression de lenteur déjà palpable. On se rend compte assez vite que les niveaux gagneraient à être beaucoup plus compacts, quitte à être plus petits.

Une forêt vide
Une forêt vide

 

Des plans claustrophobes

Un autre problème survient dû aux grandes étendues. L’angle de caméra est tel qu’il est impossible de se diriger dans la direction désirée. On se retrouve souvent en train d’avancer à tâtons, en espérant avoir choisi la bonne direction pour progresser. La caméra cause un effet claustrophobique pour le joueur. L’angle de caméra gagnerait plutôt à faire face à l’horizon pour permettre au joueur de voir où il se dirige plutôt que tout ce qui l’entoure. La mécanique de changement de perspective, où l’on peut choisir entre 2D et 3D à l’appui d’un interrupteur, est une bonne idée qui contribue beaucoup au concept du jeu, mais les problèmes de caméra nuisent beaucoup à l’exécution de cette idée.

De Final Fantasy à Diablo
De Final Fantasy à Diablo

 

Conclusion

Au final, Evoland reste un jeu qui contient une excellente idée et un concept original. L’évolution des modes de jeu pousse le joueur à continuer pour satisfaire la curiosité qui est éveillée. Mais les défauts sont difficiles à ignorer. Le rythme atroce, les mouvements lents, frustrants et fastidieux, les environnements vides; tout cela vient contribuer à l’inconfort causé par la jouabilité. Je dois dire cependant que, au moins dans mon cas, la curiosité prévaut sur l’inconfort.

Une dernière blague pour la route
Une dernière blague pour la route

 

On aime :

  • Le portrait de l’évolution du jeu de rôles;
  • Les clins d’oeil et l’humour pour les fans;
  • Le changement de perspectives

On aime moins :

  • La caméra étouffante;
  • La lenteur frustrante des déplacements;
  • Le level design un peu vide.

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