Chronique Sci-Fi TV #2 – Stargate SG-1

 » A top secret government program involving instantaneous travel to other solar systems by means of a device known as a Stargate!

– Sounds like a good idea for a TV show…if you’re into that sort of thing. » – Martin Lloyd and Colonel Jack O’Neill.

 

Bienvenue à Cheyenne Mountain, Colorado Springs. Site militaire par excellence et base d’opération de Stargate Command. On y retrouve une équipe de militaires chevronnés qui ont pour but d’explorer la galaxie, découvrir de nouvelles technologies et établir des relations avec les différents peuples qui vivent dans notre galaxie. Comme quoi les préceptes de base d’une science-fiction à lstargate-film-poster‘autre ne changent pas réellement.

La série est née suite au succès relatif du film Stargate (1994). qui mettait en vedette Kurt Russell et James Spader, et qui explorait la mythologie égyptienne, présentant le dieu Râ comme un extra-terrestre qui aurait asservi, à l’époque, le peuple Égyptien en se faisant passer pour leur dieu. Les descendants de ces exilés vivent sous son joug. C’est en explorant les secrets de la porte des étoiles, cet artefact qui permet de voyager entre deux points de l’espace, souvent d’une planète à une autre, que Jack O’Neil (un ‘L’) et Daniel Jackson tombent en conflit avec ce dieu et entreprennent, un peu malgré eux, de libérer le peuple de son joug, afin de pouvoir retourner sur Terre.

Quelques années plus tard (alors que la nouvelle série voit l’antenne) la résurgence de la menace extra-terrestre force le gouvernement Américain a relancer le programme. Ils font appel à tous les spécialistes en la matière, et c’est ainsi que plusieurs équipes de terrain sont assemblées afin d’explorer les différentes routes spatiales qui relient la Terre au reste de l’univers. Et comme le titre de la série le suggère, l’intrigue se concentre sur la première équipe, celle que l’on appelle affectueusement SG-1.

Sur dix saisons, ces aventuriers de l’espace feront face à tous les adversaires classiques de la science-fiction : tyrans interstellaires, monstres-parasites, intelligences artificielles, robots, machines intelligentes, petits hommes gris, créatures d’énergie, etc. Un grand nombre des éléments de scénario puiseront à même la culture terrestre, car de nombreux humains au-travers du temps ont été transplantés sur de nouvelles planètes. Comme tout personnage de série télévisée, les héros de SG-1 vont cumuler les expériences les plus rocambolesques, à en faire pâlir bien d’autres!

 

L’ÉQUIPE

La dynamique troupe qui tient tête d’affiche se compose de quatre héros : deux militaires de carrière (dont un soldat aguerri et une spécialiste scientifique), un égyptologue et chercheur, et un guerrier ennemi qui a changé son fusil d’épaule. Plus tard dans la série, l’équipe se verra transformée par le départ de certains et l’arrivée de nouveaux; la dynamique restera malgré tout relativement cohérente tout au long de la série.

MacGyver v ONeill
Richard Dean Anderson – MacGyver vs Jack O’Neill

Le rôle principal du colonel Jack O’Neill (deux ‘L’ dans son nom, insiste-t-il à la blague !) est tenu par Richard Dean Anderson, qui avait précédemment incarné le rôle de MacGyver dans la série du même nom. Le nom de l’acteur apparaît avant même le titre de l’épisode, la série misant ainsi sur sa réputation afin de promouvoir le projet. Officier de carrière dans l’Armée de l’air, Jack O’Neill est un pince-sans-rire qui se dévoue corps et âme à la protection de sa patrie et de ses alliés. Il est sans reproche (ou presque) et n’a aucune patience pour la bureaucratie ou les jeux de pouvoir. En toutes choses, il privilégie la franchise et l’honnêteté. Et si, dans le film, il s’avérait un peu froid et calculateur, Anderson a demandé aux producteurs de lui donner la chance de donner une touche humoristique au personnage, ce qu’ils lui ont accordé. Sage décision, en bout de ligne. Anderson récupère ainsi le personnage de Kurt Russell, mais lui donne une toute nouvelle approche sur le monde. Et c’est cette attitude qui l’aidera à mener son équipe au bout des difficultés que l’univers jettera devant eux durant huit saisons.

Sam Carter
Amanda Tapping – Samantha Carter

Samantha Carter (Amanda Tapping) est une scientifique qui oeuvre au sein des forces armées (Air Force) et qui travaille avec l’équipe de développement du projet depuis ses débuts. Astrophysicienne de profession, elle avait l’ambition d’être astronaute. Son rêve fut partiellement exaucé lorsqu’elle intégra en rôle de second et consultante scientifique l’équipe de SG-1. Dès sa première apparition à l’écran, elle tient tête à tous ceux qui tentent de lui imposer la ligne traditionnelle. Bien campée dans un féminisme pratique, elle se démarque par son intelligence autant que sa bravoure. Et, comme il s’agit d’une série américaine, elle entretient une pseudo-romance non-achevée avec son officier supérieur au fur et à mesure que la série avance. Le personnage brille par son tempérament fort et coloré. Elle se confond en explications scientifiques que ses compagnons de fortune essaient tant bien que mal de vulgariser. L’expérience de terrain qu’elle accumule au-travers des épisodes lui donne un niveau d’expertise bien au-delà de bien des penseurs et théoriciens. Et il n’est pas du tout désagréable de la regarder à l’oeuvre alors qu’elle évolue dans l’univers de Stargate.

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Christopher Judge – Teal’C

Teal’c (Christopher Judge) est un guerrier Jaffa, un humanoïde mais pas un humain (il est toujours difficile de trouver des acteurs pour jouer ces damnés extra-terrestres – il n’existe pas encore de guilde d’acteurs non-humanoïdes, de toute évidence). Après avoir passé de nombreuses années au service du méchant tyran galactique Apophis, il change brusquement son fusil d’épaule lorsqu’il rencontre Jack O’Neill. Après avoir convaincu les membres du projet Stargate de sa loyauté, il devient partie intégrante de l’équipe. C’est lui qui nous fournit le contre-poids de l’étranger qui observe les comportements humains (comme Spock ou Data dans Star Trek) et qui tente de les rationaliser. Teal’c est avant tout un combattant, et le physique de l’acteur le rend bien. Qui plus est, il est porteur d’un parasite dans son abdomen qui lui confère force et résistance, en plus d’une plus grande longévité. Et il faut le reconnaître, l’acteur qui incarne le personnage s’en donne à coeur joie de nous livrer un personnage typiquement froid, motivé par un grand désir de justice pour les siens qu’il peut enfin voir s’accomplir. Si son passage à l’ouest reste difficile à absorber au départ, il n’en reste qu’on s’attache à sa charmante personnalité, à ses répliques courtes (« Indeed ») et à son sourcil relevé (un autre hommage au célèbre Spock, sans aucune doute).

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Michael Shanks – Daniel Jackson

Ne reste que le docteur Daniel Jackson (Michael Shanks) qui a obtenu le rôle, selon ce qu’on affirme, pour son imitation réussie de James Spader qui incarnait le même personnage dans le film original. Égyptologue de profession, discrédité pour ses théories farfelues sur l’interprétation de la mythologie égyptienne (entre autres parce qu’il affirme que les pyramides sont des sites d’atterrissage!), il se retrouve validé par la découverte de la porte des étoiles. Mais ce sont des motivations plus personnelles (le kidnapping de sa nouvelle femme sur la planète Abydos où il a élu résidence après le premier film) qui le poussent à reprendre du service. Il est de loin le personnage qui évolue le plus au sein de la série (l’acteur s’en absente pendant une saison complète) et se transforme progressivement en justicier galactique qui n’a plus peur d’affronter toutes les menaces de l’univers. S’il se refuse presque à traîner une arme dans la première saison, il se retrouve presque le premier à défendre ses intérêts aggressivement bien plus tard.

Avec l’appui de nombreux personnages secondaires, souvent récurrents, SG-1 explore la galaxie via la porte des étoiles et fait des découvertes et rencontres étonnantes qui viennent bouleverser le sort de l’humanité et donnent à chacun une persective nouvelle sur leur propre existence.

 

L’ENVERS DU DÉCOR

La production de la série s’est effectuée aux alentours de Vancouver pendant les dix années de sa production (cela explique pourquoi tant de planètes présentent une végétation similaire). Créer des nouveaux lieux, campements, grottes, laboratoires, et autres décors a demandé un travail acharné à l’équipe de production, sans compter la constante nécessiter de déplacer la ‘Stargate’ d’un endroit à l’autre. Les effets spéciaux occupent également une bonne part de l’imaginaire, du vortex généré par l’ouverture de la porte aux créatures étranges qui peuplent cet univers. Plus tard, la série continue de se développer dans l’espace, et présente quand même une image crédible des environnements spatiaux (à quelques détails prêts). L’équipe de costume s’en donne aussi à coeur joie en multipliant les variantes d’uniforme et de costume pour chaque nouveau peuple que SG-1 rencontre lors de ses aventures. Ces équipes ont d’ailleurs remporté des prix Gemini par deux fois. Et la série elle-même a remporté le Saturn Award en 1997 et en 1999 comme meilleure série télévisée de l’année, pour l’ensemble de son contenu.

Mais toute série télévisée connaît des difficultés. Après sa cinquième saison, le producteur de la série n’a pas renouvelé le contrat. L’acteur Michael Shanks a également quitté la série à ce moment. Or, une nouvelle compagnie de production a racheté le projet, mais Shanks n’a pas pu revenir à temps pour réintégrer le projet. Il fait donc des apparitions sporadiques durant celle-ci avant de r
evenir à temps plein pour la septième saison.

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Ben Browder – Cameron Mitchell

Après la sixième saison, Richard Dean Anderson a considérablement diminué son temps d’antenne, laissant la vedette aux autres acteurs, pour passer plus de temps avec sa famille. Il s’est formellement retiré de la série après la huitième saison, ce qui a nécessité une réorganisation complète de la structure des acteurs. Ben Browder (acteur dans la série FarScape) l’a remplacé à pied levé comme tête d’affiche de façon un peu saugrenue, et nous a donné l’officier Cameron Mitchell, un ancien pilote de l’air qui se retrouve avec la tâche difficile de reconstruire l’équipe SG-1, maintenant dissoute après le départ de Jack O’Neill. Il s’en acquitte quand même avec brio. On peut imaginer que Browder a vécu une expérience semblable à celle de son personnage lorsqu’il a pris le premier rôle dans la série.

Après son 200e épisode (qui se veut une auto-critique, comédie et même satire de son propre format), la série annonce qu’elle tire à sa fin. De nombreux projets en instance pour la continuité ne verront pas le jour, et certains seront accueillis avec scepticisme. Il demeure impossible d’ignorer l’impact que la série a eu, pendant dix ans, sur le milieu de la science-fiction télévisée. Et il est fort probable qu’elle continue de faire parler d’elle, car on présage déjà (comme pour Star Trek, il y a de cela quelques années), de relancer l’idée avec une trilogie de films signés MGM, prévue pour 2016.

 

CONTINUITÉ et SÉRIES CONNEXES

On ne peut parler de Stargate SG-1 et passer sous silence les deux séries télévisées qui ont vu le jour grâce à elle.

Stargate : Atlantis explore les exploits d’une équipe qui part sur un voyage potentiellement de non-retour, à la recherche de la légendaire cité qui se trouve dans une autre galaxie, celle de Pégase. Les secrets qui s’y cachent feront vivre la série pendant cinq ans, en continuité avec Stargate SG-1, et les personnages de la série primaire iront parfois visiter Atlantis, pour des raisons aussi variées que variables.

Stargate : Universe isole une équipe de militaires et de civils sur un vaisseau spatial dont ils contrôlent à peine le déplacement, dans une mission mal définie, perdus quelque part dans l’espace. Le ton de la série est beaucoup plus glauque que SG-1 ou Atlantis et fait énormément penser à l’ambiance de la série Battlestar :Galactica (la reprise, pas l’originale). Elle n’aura duré que deux saisons mais, encore une fois, au moins trois acteurs de SG-1 y feront des apparitions infréquentes.

Stargate laisse derrière lui une mythologie riche en histoires de toutes sortes, ayant revisité les classiques de notre humanité pour les projeter dans l’infini de l’espace. Le présage des prochains films nous porte à croire que nous n’avons pas fini d’en réapprendre.

Reste à savoir comment les fans réagiront à cette nouvelle formule.

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