Dans les jeux de rôles sur table, Donjons et Dragons est son propre phénomène culte. C’est d’ailleurs pour cette raison que tant d’univers et autres jeux de rôles se basent sur ce système. Depuis plusieurs années, voire décennies, un cliché s’est installé dans la communauté rôlistes : un roublard (version française de rogue) ne peut être d’alignement bon, un bon roublard peut être neutre, mais, en fin de compte, celui-ci risque de pencher vers le chaos et le mal. Après tout, un roublard n’est pas nécessairement un voleur, tout comme un clerc n’est pas nécessairement un membre d’une organisation religieuse, un druide peut effectivement vivre dans une ville et un rôdeur peut être autre chose qu’un vulgaire chasseur.
Les exemples sont nombreux, mais prouvent le point suivant : les gens assument que le nom d’une classe limite les types de personnages qui peuvent être créés, et voient le tout comme une barrière à la création. Aujourd’hui, je me suis donné comme mission de défaire cette assomption. Je démystifie ce cliché et tâcherai de vous inciter à jouer le rôle d’un roublard loyal-bon!
L’origine du cliché
Avant de commencer à parler de la validité d’un roublard d’alignement loyal-bon, je crois qu’il est important de mettre le cliché en contexte, d’avoir où une idée d’où celui-ci provient. Ma théorie est le fait que les premiers jeux de rôles fantastiques n’avaient pas de classes roublard, seulement celle du voleur. Avec le temps, les classes changèrent pour devenir moins précises dans leurs thèmes et leurs noms, question d’assurer un plus grand éventail de possibilités. C’est ainsi que le roublard fut créé, pour ensuite effacer la classe de voleur.
Comme les deux types de personnages se basent sur les mêmes concepts (dextérité, attaques sournoises, etc.), cela a du sens d’imaginer que les gens aient décidé d’évaluer les deux vocations de la même façon. Cela a eu comme résultat d’avoir une communauté attribuant aussitôt le vol, la cachette dans l’ombre, le pickpocket et l’avarice au roublard qui, après tout, ne force aucun alignement aux joueurs.
Tout le monde peut être un voleur
Si un personnage veut dérober une personne de ses richesses, celui-ci va le faire, peut importe sa classe ou sa race. D’ailleurs, il existe tellement de méthodes de dépouiller les gens de leurs richesses sans être un roublard, même que certaines classes ce débrouillent très bien dans cette tâche. Pour ne prendre qu’un scénario en exemple, un sorcier ou un magicien peut se rendre invisible, peut crocheter les serrures, contrôler des forces invisibles pour faire leur boulot à distance, crocheter et briser les serrures, se transformer en gaz pour se faufiler partout, créer et modifier la matière, et plus encore. Ces outils ne sont pas synonymes de dextérité, mais peuvent très bien servir dans le vol d’objets.
Qu’un personnage soit un barde, un rôdeur, un magicien, un barbare ou un guerrier ne change rien, tout le monde peut dérober les autres de leurs richesses. Les méthodes utilisées peuvent changer, mais, en fin de compte, il n’y a pas de limites à escroquerie. Tout le monde peut être affecté par l’avarice et l’appât du gain.
À quoi ressemble un roublard loyal-bon?
La classe du roublard est l’une des plus versatiles des jeux de rôles D&D et Pathfinder avec l’énorme bagage de compétences qu’il possède, avec toutes les alternatives de classes offertes aux joueurs, il est possible de faire à peu près n’importe quoi avec un personnage utilisant la voix de la roublardise. Le passé d’un personnage peut expliquer les compétences « tordues » d’un personnage cherchant à faire le bien autour de lui. Une personne capable de crocheter les serrures, désamorcer les pièges ou de porter des attaques « sournoises » n’est pas nécessairement mauvais après tout.
Parlant d’attaques sournoises, vous saviez que celles-ci peuvent être activées lors d’attaques non létales? L’utilisation de points de pression pour assommer l’ennemi à l’aide de matraques est une façon très efficace de rapporter les criminels à la milice sans avoir recours au meurtre.
Quelques exemples?
Plusieurs concepts peuvent fonctionner avec un roublard d’alignement loyal bon :
Un roublard qui suit la loi peut être un détective qui utilise ses compétences et son ingéniosité pour enquêter sur les différents criminels de la ville au nom de la milice. Imaginez Sherlock Holmes par exemple. Cet homme est d’une intelligence grandiose, est agile, et maîtrise un art martial qui lui permet de se débarrasser de ses ennemis rapidement. Il est un parfait exemple de roublard au service de la loi.
Et sinon, peut-être que ce roublard est un archéologue cherchant à faire de nouvelles découvertes historiques sous les ordres du royaume. C’est bien connu, les ruines enferment de nombreux trésors qui sont généralement protégés par des pièges mortels qu’un roublard peut facilement désactiver. De plus, la grande quantité de points de compétence que possède un roublard lui permet d’avoir des connaissances sur une variété impressionnante de sujets, idéal pour un archéologue.
Bref, les possibilités sont multiples! Vous avez la possibilité de faire n’importe quoi avec cette classe, soyez créatif! Ne laissez pas les clichés dicter vos actions!
Conclusion
Pour conclure, je vous invite fortement à tenter le coup et de jouer un personnage qui défie les clichés en place depuis tant d’années. Surprenez vos maîtres de jeu et vos coéquipiers en prouvant une fois pour toutes que l’habit ne fait pas le moine. Si vous avez déjà joué un personnage similaire dans une campagne de jeu, j’aimerais bien lire votre histoire, parlez-moi de celui-ci dans les commentaires!
J’espère que mon petit texte vous aura plu! Gardez l’oeil ouvert pour les prochaines semaines, je compte bien écrire d’autres articles similaires dans le futur. De plus, je prévois vous faire une grosse annonce en janvier.
Il y a quelques années j’avais justement fait un rogue d’alignement loyal neutre. Elle était une espionne/diplomate d’un royaume et suivait justement comme code de conduite de ne jamais se battre si c’était évitable et était d’une efficacité redoutable dans un tas de situation.
Elle n’était pas une voleuse, ne se battait pour ainsi dire jamais et reportait loyalement ses découvertes à son roi tout en soutenant son groupe d’aventurier.
J’ai beaucoup aimé la jouer et le seul personnage que j’ai fait qui était une voleuse était une ensorceleuse/pirate qui utilisait les éléments à son avantage. Comme quoi il ne faut pas se limiter à un nom de classe! :)
J’ai un temps joué (sur Pathfinder) un tengu (homme-corbeau avec des bonus en linguistique, classe qui peut être jouée depuis la parution du manuel des monstres) roublard qui travaillait comme interprète et linguiste.
Je peux vous dire qu’avec le trait racial des tengus (Linguiste doué: Les tengus gagnent un bonus racial de +4 à leurs tests de Linguistique, et apprennent 2 langues au lieu de 1 à chaque fois qu’ils gagnent un rang en Linguistique), ces bonhommes font de sacrés interprètes/linguistes!
Oui mais pourquoi roublard me direz-vous? Pour le grand nombre de points de compétences gagnés par niveau et le vaste éventail de compétences dans lesquelles les distribuer tout simplement.