Parcours d’entrepreneurs geek – Nina-Michèle Le Floch, La Récréation

Nina-Michèle Le Floch et La Récration

Soyez les bienvenus dans cette nouvelle série d’articles, dédiée aux entrepreneurs geeks qui utilisent leur sens des affaires afin de partager leur passion. Ce mois-ci, nous vous présentons une entrevue avec Nina-Michèle Le Floch, 26 ans, propriétaire de La Récréation. Ce café culturel et ludique montréalais, fondé en 2007, était une galerie d’art ludique avant sa transformation en 2015. Comme nous allons le constater dans cette entrevue, l’influence de notre invitée y est pour beaucoup…


Avant de reprendre La Récréation, quel était votre parcours scolaire? Et votre parcours professionnel?

J’ai étudié en photographie au Cégep du Vieux Montréal. Je me spécialisais dans les photos d’événements sportifs. J’ai ensuite fait quelques études à temps partiel à l’UQAM en tant qu’étudiante libre (langue arabe, traditions religieuses dans le monde, socio, condition des femmes dans le monde, etc.). J’ai étudié une session d’été en Tunisie pour améliorer mon arabe et j’ai pris un cours au SAJE en création d’entreprise. Tout ça en travaillant à La Récréation depuis 2007.

J’ai travaillé aussi dans une boutique de laine (La Bobineuse) pendant un peu plus d’un an, avant de partir en Tunisie. J’ai fais quelques contrats de photo de sport, mais comme ce n’était pas toujours payé OU pas super, j’ai arrêté.


Aviez-vous de l’expérience en entrepreneuriat?

Je viens d’une famille de femmes d’affaires, alors je baigne dedans depuis que je suis petite. Je n’ai pas d’autre expérience que La Récréation. J’avais 23 ans quand j’ai repris, donc c’est déjà assez jeune :)


À quel moment avez-vous repris La Récréation? Pour quelles raisons?

J’ai repris La Récréation autour du mois d’octobre 2014. On a fini par faire des travaux à l’été 2015 et on a ouvert avec le nouveau concept le 14 septembre 2015.

J’ai repris parce que j’avais eu d’autres offres pour ouvrir un espace ludique à Montréal et quand j’en ai parlé à ma mère, qui était la propriétaire et fondatrice de La Récréation, elle m’a dit qu’elle me donnerait La Récré si ça m’intéressait vraiment, ce qu’elle a fait.

On a fait des gros travaux pour essayer de renouveler la formule et pour tenter de devenir rentable. Les clients demandaient aussi qu’il y ait plus d’offre de nourriture et des horaires prolongés. Ça semblait logique.


Comment décrirez-vous les produits et services de votre entreprise? En quoi se distingue-t-elle des autres?

La Récréation, c’est un café culturel et ludique. On essaie d’offrir un espace chaleureux pour les gens du quartier (étudiants, touristes, travailleurs) sans vente à pression et avec des prix accessibles pour tous les moyens. De l’autre bord, on tente d’offrir des activités ludiques pour les amateurs de jeux de société et des activités culturelles pour tous. Je dirais que ce qui nous distingue serait l’accueil, le fait que tu puisses venir seul et qu’on va te trouver du monde avec qui jouer (pendant les Rendez-vous Jeux) et le cadre plus « comme à la maison ». Évidemment, le fait que les mineurs soient les bienvenus nous distingue des compétiteurs du quartier. :)


Quels sont les défis d’une entreprise geek?

La visibilité. C’est difficile, même avec 10 ans de vie, de se faire connaître et de choisir les façons de faire sa promotion. Une fois que les gens ont entendu parler de toi, il faut trouver un moyen de les faire venir. J’ai régulièrement des gens qui viennent et qui me disent qu’ils ont entendu parler de la place depuis longtemps, mais que ça leur a pris 2-3 ans pour se décider à venir. C’est beaucoup de travail!


Qu’appréciez-vous le plus dans votre aventure entrepreneuriale? Qu’appréciez-vous le moins?

+ : La clientèle est vraiment super, on a un beau créneau de gens passionnés ou juste heureux de venir jouer. Les gens viennent pour avoir du fun, ils ont une attitude positive en venant chez nous, alors c’est agréable.

– : Le fait de toujours devoir justifier ses prix est un peu lassant à la longue, même quand on essaie d’être accessible. Avec les boutiques en ligne, les espaces non spécialisés gratuits, le sous-sol de ton ami gamer, c’est difficile des fois de faire comprendre pourquoi on charge un montant pour l’accès aux jeux. Il y a pas mal d’éducation à faire de ce côté-là et puis, il faut en prendre et en laisser :)


Quel conseil aimeriez-vous donner aux geeks souhaitant se lancer en affaires?

Renseigne-toi sur ta clientèle cible, crois en toi, trouve-toi des partenaires et des gens fiables pour t’entourer, sois passionné et motivé et surtout, lâche pas! C’est toujours difficile au début.


Voilà qui conclut cette toute première entrevue avec un entrepreneur geek. Pour en savoir plus sur La Récréation, nous vous invitons à lire cet article du Devoir, cette entrevue pour le Baron Mag ainsi que cette expérience racontée par un journaliste du Journal de Montréal. Bonne lecture!

Sources pour les photos :

  • Louis-Philippe Messier, JdM;
  • Leonardo Calcagno, Baron Mag;
  • Nina-Michèle Le Floch, La Récréation.

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