Découvertes indies : Mordheim: City of the Damned

Mordheim, City of the damned

De toutes les franchises connues dans le monde des jeux de plateaux et des jeux de rôles, il ne fait aucun doute que Warhammer est l’une des plus populaires. Malgré qu’il existe beaucoup de mauvais jeux vidéo se déroulant dans le monde de Warhammer, certains arrivent à se démarquer du lot. C’est d’ailleurs le cas pour Mordheim: City of the Damned. Aujourd’hui, voyons ce qu’une entreprise indépendante peut arriver à faire lorsqu’elle arrive à travailler sur une franchise qu’elle adore!

Fiche Technique

  • Date de publication : 19 novembre 2015
  • Développeur : Rogue Factor
  • Éditeur : Focus Home Interactive
  • Plateformes : PC, PS4, Xbox One
  • Nombre de joueurs : 1 en mode campagne, jusqu’à 4 en mode versus
  • Jeu en ligne : oui
  • Type de jeu : jeu de stratégie
  • Prix de base : 43,99 $ (Steam)
  • Disponible en français : seulement le texte et l’interface
  • Extensions : oui (classes, et nouvelles factions)

C’est quoi ça?

Mordheim: City of the Damned est le premier jeu développé par Rogue Factor, une compagnie montréalaise désirant se spécialiser dans le jeu stratégique. En travaillant en collaboration avec les équipes de Focus Home Interactive et Games Workshop, celles-ci adaptèrent le jeu de plateau Mordheim en jeu vidéo de stratégie. Le but du jeu est de gérer son équipe de mercenaires ayant comme mission de prendre le contrôle de la métropole de Mordheim face aux autres factions ayant le même objectif. C’est un jeu de stratégie par tour dans un univers en trois dimensions auquel on ajoute un aspect TRÈS important de gestion de ressources. Pour faire bref, c’est un peu comme si Warhammer Fantasy et XCOM avaient eu un enfant, et c’est super!

Mordheim-CarteDeJeu

L’histoire derrière le jeu de plateau

MordheimEn 1999, Games Workshop avait créé une alternative à son jeu de guerre en créant Mordheim. Au lieu de gérer une grande armée, les joueurs auraient le contrôle d’une équipe beaucoup plus petite, dans des lieux un peu plus renfermés (souterrains, ruelles et places publiques d’une grande ville, etc). Ce qui rendait ce jeu de plateau différent, c’était qu’il ajoutait également un système de gestion de ressources. Parmi les nouvelles choses proposées se trouvaient points d’expérience, blessures à long terme, recrutement de nouveaux soldats, achat d’équipement, etc.

Ce concept d’escarmouches fut une alternative appréciée des fans de l’univers Warhammer. Le support physique de Games Workshop pour le jeu arrêta en février 2010, tout le support digital fut enlevé du site web de Games Workshop en avril 2014. Encore aujourd’hui, il existe des groupes de joueurs dédiés au jeu de plateau, tout comme il existe encore des amateurs de Warhammer Quest, Advanced Dungeons & Dragons ou de livres donc vous êtes le héros. Avec l’arrêt de sa production, l’arrivée d’un jeu vidéo était la meilleure façon de faire revivre l’expérience que nous offrait Mordheim à l’époque.


L’univers et son histoire

L’univers qui nous offre la cité de Mordheim est cruel, impitoyable et sombre à souhait. Dans cette histoire, personne n’est un héros. Il n’y a personne  pour sauver l’humanité ou débarrasser le monde des forces du mal. Le peuple fait tout ce qu’il peut pour survivre et s’enrichir aux dépens des autres, les monstres et les démons s’en prennent aux innocents, et le chaos gagne du terrain.

Bref, on nous offre une ambiance digne de la franchise Warhammer. Un monde rempli de skavens, de morts-vivants, de démons et d’humains sans scrupules dans lequel le joueur tente de s’en sortir au mieux de ses capacités. L’histoire de Mordheim: City of the Damned ne réinvente pas le genre, mais arrive tout de même à faire un très bon boulot. Tout au long de notre campagne de jeu, on arrive à en apprendre davantage sur chaque faction cherchant à contrôler la Cité des Damnés, et ce, sans nous enfoncer d’énormes bibles d’information dans le fond de la gorge.

Si vous êtes déjà un fan de la franchise Warhammer, ou que vous connaissiez déjà le jeu de table original, vous serez grandement satisfait! Si vous ne connaissez rien de Warhammer, vous serez tout de même en mesure d’apprécier ce qu’on nous offre. Pour moi, cet aspect du jeu est une réussite!

Mordheim-Histoire

Pour les curieux, l’histoire du jeu va comme suit :

Le jeu se déroule dans la cité impériale de Mordheim, en l’an impérial 1999, soit environ 500 ans avant l’époque présente selon la chronologie de l’univers de Warhammer. L’Empire était alors déchiré : des guerres civiles faisaient rage depuis des années, il n’y avait aucun Empereur sur le trône et différentes forces se disputaient la couronne. En l’an impérial 1999, une gigantesque comète fut aperçue dans le ciel : la comète à deux queues, symbole de Sigmar.

Des prophètes avaient prédit sa chute dans la cité de Mordheim, qui abritait le couvent des Sœurs. D’après la prophétie, la comète annoncerait le retour de Sigmar, qui rendrait à la terre sa gloire d’antan et marquerait le début d’un nouvel âge d’or. Les foules affluèrent à Mordheim, remplissant la cité bien au-delà de sa capacité. C’est alors que le chaos prit le dessus. Les citoyens de Mordheim basculèrent peu à peu dans une vie de débauche, succombant aux tentations terrestres et vivant dans un état grandissant d’anarchie. À l’approche de la comète, de plus en plus d’âmes firent le voyage vers Mordheim, et la situation devint intenable. À mesure que le peuple cédait à la dépravation, les démons furent aperçus côtoyant les hommes, les graines du Chaos et de la corruption ayant depuis longtemps réclamé les milliers d’âmes pitoyables qui voyaient en Mordheim leur foyer.

La comète tomba au premier jour de la nouvelle ère, mais elle ne marqua pas l’arrivée de Sigmar comme il avait été prédit. Elle s’écrasa dans la cité, tuant en un instant toutes les âmes qui s’y étaient regroupées. On dit alors que Sigmar avait rendu son jugement, et qu’il avait abattu ceux qu’il estimait indignes. À Mordheim régnaient désormais la peur et la paranoïa. Peu après ces événements, des histoires circulèrent à propos d’une mystérieuse « pierre magique » dispersée dans les ruines de la cité et qui posséderait toutes sortes de vertus. On rapporta que certaines factions étaient prêtes à payer d’incroyables sommes pour cette pierre précieuse, quelles que soient leurs motivations. Des bandes se mirent alors en route vers Mordheim, désormais appelée la Cité des Damnés, espérant trouver cette pierre précieuse et ainsi faire fortune…


Les différentes factions

Dans le jeu de base, on nous offre quatre factions différentes pour notre campagne de jeu. Chaque groupe possède son lot d’avantages et de défauts, favorisant certaines stratégies pour être vraiment efficace.  On sépare les groupes selon l’axe du chaos et de l’ordre, mais personne n’est réellement là pour faire le bien. Tout le monde qui se retrouve sur les terres de la Cité des Damnés est là pour le pouvoir et la fortune, pour assouvir ses propres désirs. Après tout, ce monde en est un de cruauté, d’avarice et de trahison. Si vous êtes un débutant, il est fortement recommandé de commencer avec les factions humaines, qui ne sont pas trop compliquées. Il existe également quelques factions supplémentaires disponibles en contenu achetable, mais concentrons-nous sur la base pour l’instant.

Mordheim-Drapeau-CulteCulte des Possédés

Faction : Chaos
Avantages : Dégâts élevés, sorts puissants, mutations, immunité à la peur
Désavantages : Nécessite beaucoup de coordination et de positionnement

L’étreinte maligne du Chaos pèse lourd sur les ruines, transformant les êtres trop désespérés ou trop têtus pour fuir et attirant les créatures déjà perverties par la mutation et la corruption. Des groupes de ces dégénérés et mutants se rassemblent dans les Cultes des Possédés, tous cherchant à gagner les faveurs du Seigneur des Ombres en apportant des fragments de pierre magique à la fosse et en assassinant tous ceux qui osent pénétrer sur le domaine de leur maître : la Cité des Damnés. Les inhumains, les sous-humains et les non-humains se sont tous rassemblés sous l’étreinte noire de la folie.

Mordheim-Drapeau-SkavenSkavens du clan Eshin

Faction : Chaos
Avantages : Très rapides, maîtres de l’embuscade, meilleure économie
Désavantages : Faible physique, moral très bas

Les skavens du clan Eshin sont des maîtres de l’assassinat et de la furtivité. Ils apprirent l’art de l’assassinat il y a bien longtemps dans des lieux reculés, et font désormais partie des clans les plus craints de l’Empire Souterrain. Ces meurtriers silencieux sont les yeux et les oreilles de Skavendom, infiltrant les royaumes des autres races et les épiant dans l’ombre. Frappant soudainement lors de leurs embuscades, sans aucune pitié ni honneur, dotés d’une vitesse et d’une cruauté sans pareille chez les humains, les skavens sont des ennemis abjects. Poussés par la volonté d’accroître leur prestige au sein du clan, les warbands de skavens infestant Mordheim sont d’autant plus impitoyables… et dangereux.

Mordheim-Drapeau-MercenairesMercernaires humains de l’empire

Faction : Ordre
Avantages : Équilibre mêlée/distance, équipement varié, unitées fortes
Désavantages : N’excellent pas vraiment dans un style en particulier

La province du Reikland est le siège du gouvernement impérial et est renommée depuis des temps reculés pour la discipline et la loyauté de son peuple. Les guerriers au service du Reikland sont tenus à un haut niveau de professionnalisme et rejettent l’ostentation des autres provinces. Pour un Reiklander, une armure robuste et une épée fiable sont plus précieuses que la soie ou les habits ornés de pierreries. Le grand prince Siegfried du Reikland prétend au trône impérial désormais vacant, et ses guerriers feront tout leur possible pour le voir couronné Empereur… tout en appréciant grandement de recevoir quelques pièces par la même occasion. Un Reiklander est toujours pragmatique.

Mordheim-Drapeau-SigmarSoeurs de Sigmar

Faction : Ordre
Avantages : Meilleure défense, sortilèges puissants, moral élevé
Désavantages : Ne possède aucune arme à distance

Le Roc se dresse au beau milieu du fleuve Stir, au sud de Mordheim. Plus forteresse que couvent, il a survécu à la dévastation provoquée par la comète et sert ainsi de refuge aux Sœurs de Sigmar. Les Sœurs restent dévouées corps et âme à leur dieu, malgré les accusations de sorcellerie portées par le culte de Sigmar après leur miraculeuse survie. Elles souhaitent faire leurs preuves et rendre à leur ordre sa gloire d’antan en purgeant Mordheim du mal dont elle est assaillie et en cachant tous les fragments de pierre magique là où leur corruption ne pourrait s’étendre. Armées de leur foi et d’un marteau, les Sœurs sont toujours prêtes à affronter quiconque oserait les défier.


Mécaniques de jeu

Premièrement, il est très important de se rappeler que Mordheim est un jeu de stratégie assez complexe dans son ensemble. On offre la possibilité de micro-gérer beaucoup de détails qui feront toute une différence dans l’avenir de votre camp de mercenaires; autant sur le terrain que par leur progression et pièces d’équipement. Bref, c’est un style de jeu très similaire au genre de XCOM. Si vous êtes un fan du genre, vous ne serez pas très dépaysé. Si vous êtes un néophyte en la matière, attendez-vous à devoir apprendre durement la réalité de la Citée des Damnés.

Les missions

Pour commencer, chaque faction possède sa propre campagne avec des missions reliées à ses propres objectifs. Cependant, cesdites missions sont généralement assez difficiles et requièrent un minimum de préparation afin d’être complétées. Pour ce faire, on offre également des missions aléatoires permettant aux joueurs de collecter des ressources et des points d’expérience pour ses combattants. En plus de la progression de sa faction et de ses quêtes, il est primordial de collecter des morceaux de pierre magique pour progresser. Tout au long de l’aventure, on nous demande d’envoyer un certain nombre de pierres pour continuer le financement de la mission. Du coup, peu importe l’objectif de votre quête, assurez-vous toujours de collecter quelques fragments sur la route; c’est primordial!

Le déroulement d’un combat

De façon générale, le tout est bien balancé et respecte assez bien les règles du jeu de table original. Chaque action commise par l’un des combattants possède un pourcentage de réussite qui varie selon plusieurs critères; équipement, compétences, pouvoirs, terrains, statistiques, etc. Pour gagner un combat, il est primordial de maximiser autant que possible tous ces critères à son avantage; choisir les bonnes armes, placer ses unités stratégiquement, etc. Le haut facteur aléatoire du jeu pourrait en frustrer plusieurs, mais une fois que l’on apprend les bonnes et mauvaises choses à faire, on finit par comprendre le tout. Chaque fois qu’on prend une bonne décision, on est grandement récompensé. Lorsque l’on arrive à écraser son ennemi, on sent réellement qu’on a accompli quelque chose de grandiose, et ce sentiment est magnifique!

La mort d’un soldat

Lorsqu’un personnage est vaincu au combat, cela ne veut pas dire qu’il meurt systématiquement. En effet, il y a plusieurs chances que celui-ci survive, mais qu’il revienne avec des blessures qui se doivent d’être guéries avant de recommencer à se battre. Quelques fois, il arrive même qu’un combattant revienne avec une blessure permanente (oeil perdu, bras arraché, traumatisme, etc.). Ces blessures apportent un lot de points négatifs, mais peuvent également être utilisés positivement quelques fois. La guérison peut prendre plusieurs jours avant d’être accomplie, et coûte malheureusement plusieurs ressources. Bien souvent, il faut apprendre à se débarrasser des soldats afin de sauver de l’or. Cette gestion du facteur risque/récompense est d’ailleurs vraiment intéressante.

 

Difficulté

En ce qui concerne la difficulté du jeu, je dois avouer qu’elle est TRÈS élevée! Chaque décision que vous prenez aura un impact sur le jeu qui pourrait, à tout moment, avoir l’effet d’une boule de neige sur tout le reste de votre aventure. Croyez-moi, vous allez perdre régulièrement, et vous devrez apprendre à vivre avec les nombreuses défaites de votre troupe de guerriers. L’équipe de développement est très claire sur le sujet : MORDHEIM EST UN JEU HARDCORE! Souhaitant respecter la nature du jeu original et de l’univers Warhammer, les concepteurs du jeu répètent sur le web qu’ils n’ajouteront jamais de modes de jeu avec une difficulté moindre.

  • Si vous appréciez les jeux de stratégie ultra difficiles, ce jeu est fait pour vous.
  • Si vous êtes un joueur casual, sauvez-vous ou préparez-vous à rager souvent.
Mordheim-PersonnageMort
Il n’est pas rare de perdre un personnage après une mission. Préparez-vous!

Graphismes & caméra

L’ambiance visuelle de Mordheim: City of the Damned est magnifique. Sombre et lugubre à souhait, on se laisse prendre par cet univers glauque très rapidement. L’interface est intuitive et les textes sont faciles à comprendre, ce qui est plus que nécessaire dans un jeu de stratégie de ce genre! Les graphismes ne sont pas dignes des derniers blockbusters, mais arrivent toutefois à nous offrir un résultat final très agréable à l’œil.

Le seul point négatif que j’aurais à mentionner d’un point de vue visuel serait avec la caméra qui, quelques fois, a de la difficulté avec les endroits restreints, causant quelques petits bogues visuels ici et là. Ce n’est rien de grave, et le joueur peut toujours rectifier la situation en changeant l’angle de la caméra manuellement, mais c’est assez présent pour que je doive le mentionner.


Sons et ambiance sonore

Sinon, l’ambiance sonore du jeu est bien réussie. La musique utilisée correspond bien à l’ambiance glauque de cet univers et ne distrait pas le joueur dans ses actions. Les gens de chez Rogue Factor ont favorisé un style orchestral magnifique avec de lourdes percussions ainsi qu’un choeur talentueux. D’ailleurs, le tout est disponible gratuitement sur le lecteur musique de Steam pour ceux et celles qui auront acheté le jeu. Concernant les effets sonores, rien d’exceptionnel à signaler de ce côté-là; ils sont réussis et arrivent à faire leur boulot convenablement. C’est une réussite en ce qui me concerne!

https://www.youtube.com/watch?v=z-YSJpx-ESQ


Conclusion

Mordheim: City of the Damned est un jeu qui va plaire à la fois aux fans de la franchise Warhammer ainsi qu’aux amateurs de jeux de stratégie. Certes, il s’agit d’un jeu destiné à un public niche et assez hardcore, mais l’expérience reste très agréable. D’ailleurs, je dois avouer que comme premier jeu de la part d’un développeur indépendant, ce jeu est très impressionnant. Il faut s’avouer que la franchise de Games Workshop n’a pas toujours eu la chance d’avoir de bons jeux; c’est bien d’avoir une exception. Bref, avec sa trame sonore incroyable, ses mécaniques équilibrées et son grand facteur de rejouabilité, je le recommande fortement aux fans du genre. Et pour les néophytes curieux, le mode multijoueurs pourrait être une bonne solution pour découvrir le jeu avec des amis.

On aime : 

  • L’univers proposé est superbe;
  • Le niveau de rejouabilité est très élevé;
  • Trame sonore orchestrale magnifique;
  • Graphismes agréables et respectent l’univers lugubre de Mordheim;
  • La gestion du facteur risque/récompense est bien gérée;
  • Le jeu est disponible également sur Xbox One et PS4.

On aime moins :

  • Aucun mode de difficulté « facile » pour les néophytes;
  • Quelques problèmes de caméra de temps en temps;
  • Le système aléatoire du jeu peut régulièrement faire rager;
  • Le jeu est TRÈS difficile, peut en décourager plusieurs.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.